vendredi 26 février 2010

Nessma TV : beaucoup de bruit pour rien

Il est incontestable que Nessma TV a su créer le buzz autour d’elle à coups de spots aguicheurs et de sketchs un peu osés au goût de certains esprits conservateurs. Cependant sur le plan du fond cette chaîne n’a rien proposé de révolutionnaire qui puisse expliquer l’emballement médiatique actuel.

Côté programmation sa direction a fait dans la facilité se contentant de rediffuser des séries américaines et syriennes pour ratisser large et essayer d’appâter la ménagère de tout âge et de toute condition. Pour ce qui est des émissions phares de la chaîne, l’une n’est qu’une pâle copie du grand journal de Canal+ le talent en moins, l’autre surnommée pompeusement « envoyé spécial Maghreb » fait dans le recyclage journalistique en rediffusant de vieux reportages de l’émission française originale. Enfin s’agissant de la Star Academy c’est encore un concept vieillissant dénué de toute créativité et qui commence à être abandonné sous d’autres cieux (c’est le cas par exemple pour TF1).

Qu’est ce qui explique donc que Nessma TV puisse susciter une telle polémique?

Cela s’explique tout d’abord par la pauvreté du paysage audiovisuel tunisien qui fait que même le moindre épiphénomène peut prendre des proportions démesurées. Une autre explication est à trouver dans la montée du puritanisme au sein d’une certaine frange de la société tunisienne qui voit rouge dés qu’on évoque, même sur le ton de blague, des sujets qu’elle considère comme tabous.

Quoi qu’il en soit tout ce tapage journalistique n’a rien de sérieux et je ne sais pas pourquoi mais cette affaire me rappelle un proverbe bien de chez nous qui dit ceci : des témoins et des hurlements pour l’exécution d’un hérisson.

mercredi 10 février 2010

Divagations administratives

Enfermés pendant huit heures au bureau, on a du mal à croire que derrière les murailles administratives la vie continue son petit bonhomme de chemin.

Huit heures d'apnée pendant lesquelles on met sa vie entre parenthèses et on tolère stoïquement cet emprisonnement volontaire afin de gagner de quoi faire bouillir la marmite d'autant plus que cette maudite marmite a des goûts de luxe.

Le plus drôle dans tout cela, c'est qu'une horde de va-nu-pieds, demandeurs invétérés d'emploi vous envient votre prison dorée. Ils n'attendent qu'un signe de fléchissement de votre part pour vous expulser manu militari de votre paradis pénitentiaire.

A vrai dire, je peux difficilement leur en vouloir. Il n'y a pas si longtemps j'étais l'un des leurs assis dans la même tranchée et essayant tant bien que mal de me frayer un chemin vers la douce lumière de la vie professionnelle tel un jeune spermatozoïde frétillant fébrilement de la queue pour atteindre le Graal ovulaire.

Nous vivons ainsi dans un état perpétuel d'aliénation. Tout d'abord aliénation de ceux qui cherchent désespérément un emploi décent afin d'affirmer leur être et pouvoir s'élever dans la hiérarchie sociale. Mais également aliénation de ceux qui ayant trouver une place dans la vie active ne peuvent s'empêcher d'éprouver un sentiment récurrent d'inconfort et de gêne.

Pour rester dans le même registre crypto-communiste, je fais mienne cette interrogation du camarade Vladimir Ilitch Oulianov « que faire ? »

Sans doute rien du tout. Je vais continuer à m'embourgeoiser allègrement mais en pratiquant tout de même une activité physique constante afin de garder ma silhouette chétive de va-nu-pieds.