dimanche 25 décembre 2011

قد تكون فعلا إشارة ربانية


صرّح رئيس الحكومة الجديد في خطبته الشهيرة أنّ ما حصل منذ اندلاع الثورة التونسية هو إشارة ربانية. وقد انتقد الكثير بما فيهم العبد الفقير هذه العبارة ذات الدلالة الدينية باعتبار أنّها تجعل من الخطاب السياسي خطابا عقائديا شعبويا لا يخاطب في الإنسان عقله بل فقط مشاعره وذلك لغايات حزبية تعبوية ضيقة.

ولكنّي مؤخرا اطلعت على السيرة الذاتية لوزير الداخلية الجديد فهالني ما تعرّض له هو وعائلته من تعذيب جسدي ومعنوي بغيض من قبل زبانية النظام البائد وتخيلت ما الذي كان يدور بذهنه حين كان يقبع في سجنه الانفرادي منتظرا قدره المحتوم. لابدّ أنّه رفع رأسه في ظلمات الليل وتوجه إلى الله سبحانه وتعالى بدعاء صادق حتّى يقتصّ له من الظالمين المستبدين. وفي الحديث الصحيح أنّ دعوة المظلوم ليس بينها وبين الله حجاب. فلا غرابة  إذن أن يعتقد أنصار حركة النهضة أنّ ما حدث من تغييرات عميقة هي إشارات ربانية فإنّ ما آلت إليه الأمور خلال هذه الفترة الوجيزة يكاد فعلا لا يصّدق.

صحيح أنّ الإيمان بشيء والتصريح به على الملأ في اجتماع جماهيري أمران مختلفان فليس كلّ ما يؤمن به رجل السياسة يجب أن يبوح به لكن أعترف أنني ربما أكون قد أغفلت الجانب الوجداني حين تطرقت في مقال سابق إلى موضوع الخلافة والإشارات. فلو كنت قد زجّ بي في سجن انفرادي لعشرات السنين ثمّ أخرجت منه لأتقلد أرفع المناصب الحكومية لفكرت دون شكّ أنّ ما يحدث هو من باب المعجزات الربانية. لكن ما أتمناه (والسياسة لا تعرف الأمنيات) هو أن يكون نضال أنصار الحركة الإسلامية ضد المخلوع نضالا من أجل العدالة والحرية لا من أجل السلطة والسطوة وحتى لا تفهم الإشارات على أنها صك رباني على بياض يخولّ لمالكه أن يفعل ما يشاء متناسيا أنّ الذي يعزّ من يشاء يذلّ كذلك من يشاء متى يشاء.

mercredi 21 décembre 2011

Journal d’un déchu


9h30 : Encore une mauvaise nuit de sommeil. J’essaye tant bien que mal de me lever, mais je ne réussis qu’à soulever péniblement ma tête. Mon corps endolori semble se rebeller contre ma volonté, décidément je ne m’habituerai jamais à leur satanée literie.

Je tente de sonner les domestiques indonésiens puis je renonce. Je ne peux plus supporter leur visage impassible et leur sourire stupide en plus je suis sûr qu’ils se moquent de moi derrière mon dos ces enfants de putain.

10h15 : Je décide enfin de me lever encore une journée sans intérêt à passer. Je fais ma toilette en vitesse et je sors sur le balcon. L’air ici est toujours sec aucune trace d’humidité. Ces fils de pute de jardiniers n’ont pas mis l’arrosage automatique en marche comme je leur avais demandé. Ils vont voir de quel bois je me chauffe.

Avant à Sidi Dhrif quand je sortais sur le balcon je pouvais contempler Tunis étendue sous mes pieds conquise et docile. Quel paysage enchanteur, quelle beauté fascinante. Parfois il m’arrivait de me lever aux premières lueurs de l’aube pour admirer le spectacle de la ville endormie. Toutes ces maisons qui sommeillaient paisiblement m’appartenaient. D’un seul petit geste je pouvais avoir droit de vie ou de mort sur leurs occupants. Une seule de mes paroles suffisait pour changer le cours d’une existence en bien ou en mal. Le destin était comme de la pâte à modeler entre mes mains. Bon dieu quel pouvoir, quelle puissance. Mais voilà tout est fini on dirait même que cela n’a jamais existé, un rêve éveillé, une pure chimère. Mais qu’est-ce je raconte ? Cela a bel et bien existé je les ai baisés en long et en large pendant 23 ans. Tous ces fils de bonne famille et ces technocrates surdiplômés, ils se sont battus comme des chiffonniers pour avoir le privilège de lécher mes couilles. Ils auraient tué père et mère pour entendre un mot de bénédiction lancé au détour d’une conservation. Cela personne ne me l’enlèvera. Ils peuvent me traîner dans la fange autant qu’ils veulent rien ne pourra effacer l’infamie avec laquelle ils se sont couverts en s’attachant à mon service.

11h30 : J’allume la télévision mais je l’éteins très vite. Toujours les mêmes nouvelles déprimantes. Ce qui est sûr c’est que ma chute a secoué toute la fourmilière. Je les ai tous entraînés avec moi de ce psychopathe de Kadhafi à cette loque momifiée de Moubarak. Les premiers jours d’exil ils m’ont traité comme un pestiféré me faisant sentir que je n’appartenais plus à leur petit cercle fermé. Rien qu’en entendant leur voix je pouvais deviner ce qu’ils pensaient de moi : il est fini le Ben Ali, il n’a pas su garder son trône qu’elle mauviette celui là. Mais voilà rira bien qui rira le dernier. Le fou ils l’on battu jusqu’à la mort comme un vulgaire chien errant et l’autre ils l’ont exhibé dans une cage avec ses deux fils quelle honte.

14h10 : Dès que je mange, ce maudit mal de ventre me reprend. C’est sans doute à cause de leurs épices de merde. Qu’est ce que je donnerais pour avoir une vraie Tastira à l’ancienne. Quand je pense que ces salauds veulent vendre mes châteaux, ceux-là mêmes que j’ai bâtis avec la sueur de mon front quel peuple d’ingrats. Mais ils ne paient rien pour attendre. Un jour ils me regretteront.

Mon dieu pour quoi ils sont si haineux qu’est-ce que je leur ai fait à ces ignorants pour qu’ils me détestent autant ? Toute ma vie j’ai œuvré pour leur bien, pour un pays ouvert et une économie florissante. Ils disent que moi et ma famille on a volé les caisses de l’Etat en réalité on n’a fait qu’investir. D’ailleurs si ce n’était pas nous il y aurait eu quelqu’un d’autre. Les beys et les proches de Bourguiba eux aussi faisaient des affaires pourquoi c’est seulement à moi et à ma famille qu’on reproche cela alors qu’on n’a fait que perpétuer une tradition ancestrale.

Ils disent que j’ai favorisé les membres de ma famille mais si je ne l’avais pas fait qui l’aurait fait ? Même leurs nouveaux maîtres semblent vouloir faire la même chose. En Tunisie le plus petit fonctionnaire use du pouvoir dont il dispose pour favoriser sa progéniture et ses proches et ces merdeux me parlent à moi de népotisme qu’ils aillent se faire foutre tous si c’était à refaire je ne changerais rien absolument rien.

15h20 : Il y a trop de lumière dans ce pays. J’ai beau leur demander de fermer les stores personne ne m’écoute c’est sûrement l’autre qui leur dit de m’ignorer.

La Tunisie ne me manque pas je suis bien ici je n’ai besoin de personne. Si j’avais voulu j’aurais pu commettre un massacre à la 78 et rester en place mais je ne suis pas comme les autres moi. Oui ils me regretteront, l’histoire jugera. Peut-être qu’il y a eu des erreurs mais ce n’est pas ma faute c’est celle de tous ces larbins obséquieux qui me cachaient sournoisement la vérité. C’est sa faute à elle qu’elle aille au diable avec sa famille de merde.

Ils me regretteront ces traîtres tous autant qu’ils sont. J’en suis sûr peut-être même qu’ils me regrettent déjà au fond d’eux-mêmes oui sûrement.

jeudi 15 décembre 2011

Protégeons les minorités vestimentaires


Le discours d’intronisation de notre nouveau président mérite sans aucun doute le qualificatif d’historique. En effet, Monsieur Marzouki vient d’inventer un nouveau concept qui va faire date dans l’histoire des peuples du monde. Ce concept c’est celui de minorité vestimentaire.

Les historiens, les sociologues et autres politologues se contentaient jusqu’à hier de parler de minorités ethniques, ou religieuses mais voilà que notre porteur de burnous suprême par un coup de génie linguistique, dont lui seul a le secret, vient d’élargir à l’infini le champ des recherches socioculturelles tout en consolidant le socle des droits de l’homme et du citoyen.

Désormais, les porteurs de Levis 501 (oui j’ai des références de vieux) pourront réclamer sans peine une protection spécifique de leurs droits fondamentaux auprès des instances humanitaires internationales. Même chose pour les porteurs de chemises Zara ou de costumes Hamadi Abid.

Cependant il est regrettable que ce discours fondateur en matière de droits de l’homme n’ait pas eu lieu auparavant car il aurait pu peut-être éviter la disparition tragique de certaines minorités pour cause de génocide vestimentaire. En effet, on ne peut que se rappeler avec horreur et désolation le massacre tragique des porteurs de baskets Weekend ou de jeans Fantasia. Mais je suis sûr que de telles épurations stylistiques commises au nom de la dictature du bon goût et de la mode ne se reproduiront plus sous le règne éclairé de notre président bien aimé.





mercredi 14 décembre 2011

Une démocratie sous tutelle


Qu’est ce qui différencie les expériences démocratiques tunisienne, égyptienne et marocaine ? Dans les deux derniers cas, le face-à-face entre les islamistes fraîchement élus et la société civile ne se déroule pas à huit-clos.

Au Maroc, le roi s’est octroyé une position transcendante qui lui permet d’être le défenseur de certaines valeurs qu’il juge comme primordiales pour garantir la stabilité politique et sociale du pays. En Egypte, le conseil supérieur militaire essaye présentement de s’adjuger une position similaire notamment à travers l’instauration d’un comité consultatif chargé d’élaborer la future constitution. Ce comité sera, semble-t-il, pérennisé afin qu’il puisse se positionner comme arbitre suprême de la vie politique égyptienne.

Les deux exemples que je viens de citer ressemblent à certains égards à ce que fut la situation de la Turquie  il y a deux décennies lorsque l’armée jouait le rôle de gardien du temple laïque édifié par Mustapha Kemal le fondateur de la Turquie moderne.

En Tunisie ce type de soupape de sécurité n’existe pas et d’ailleurs c’est précisément pour cela que le soulèvement populaire tunisien mérite d’être pleinement qualifié de révolution car il a renversé l’ancien régime dans son intégralité et a conféré les pleins pouvoirs au peuple via l’organisation d’élections démocratiques.

Cependant la question se pose de savoir si le peuple tunisien a attient l’âge de majorité politique et peut donc se passer de tout mécanisme de tutelle permettant de le guider dans cette phase transitoire si délicate ?

Je suis sûr que pour certains, le seul fait de poser la question s’apparente à un crime d’apostasie démocratique mais en vérité je pense sérieusement que passer d’une dictature de plus d’un demi siècle à l’instauration d’une véritable démocratie n’est pas une chose aisée car qui dit démocratie moderne dit culture démocratique or l’enracinement de cette culture dans l’esprit des peuples requiert du temps et de la patience.

L’exemple turc, que beaucoup ne cessent de vanter, en est d’ailleurs la preuve éclatante puisqu’il a fallu presque deux générations pour que la Turquie soit prête à mettre en place une vraie démocratie émancipée de toute tutelle extérieure. Même si depuis deux ou trois ans, les choses semblent se détériorer sur le plan des droits et des libertés au vu des arrestations récurrentes de journalistes et de militants de la cause kurde.

Quoi qu’il en soit, même si je pense que la tutelle est une solution qui présente plusieurs avantages notamment pour des sociétés comme la nôtre où le religieux se mêle insidieusement au politique. Cependant il y a toujours le risque qu’elle soit instrumentalisée pour consacrer une nouvelle forme de dictature. De plus je crois qu’il est grand temps de laisser les islamistes seuls face à leurs responsabilités afin de briser une fois pour toutes ce tabou tant redouté de l’islamisme politique. Même si à voir les tribulations diplomatiques d’un certain cheik dépourvu de toute légitimité électorale, on ne peut s’empêcher de penser que la tentation d’imposer une tutelle religieuse à la jeune démocratie tunisienne n’est pas de l’ordre de l’hypothèse farfelue.


mardi 13 décembre 2011

عفوا أستاذ نجيب


 تولت صحيفة الدستور المصرية إصدار مقال بمناسبة مئوية ولادة الروائي الكبير نجيب محفوظ استعرض فيه الكاتب بطريقة ذكيّة الأبعاد الثورية في رواياته محاولا استخلاص بعض المقارنات مع ما تعيشه مصر في الظرف الحالي.

ولقد صدمت بعد قراءة المقال بالتعليقات التي كتبها القراء للردّ عليه والتي لم يستحي أصحابها من توجيه أبشع الشتائم إلى الكاتب الكبير بل إنّ البعض منهم لم يتوانى في اعتباره قد ساهم بصفة مباشرة، من خلال المواضيع المطروحة في رواياته، في تردي أخلاق المجتمع المصري.

حين انتهيت من الاطلاع على تلك التعليقات انتابني حزن عميق ليس من أجل محفوظ فهو في عالم الحق أين لا يمسّه كيد الكائدين وسبّ الحاقدين ولكن من أجل مصر ذلك البلد الذي كان منبت العمالقة فأضحى مجرّد أسطوانة مشروخة تردد أهازيج خليجية ذات رنات مخيفة.

ثمّ تمالكت نفسي ونويت أن أكتب مقالا طويلا للدفاع عن محفوظ وعن أدبه لكن جفّ القلم وارتبكت قريحتي فلم استحضر إلاّ كلمات طه حسين ذلك العملاق الآخر حين تهجمت عليه الغوغاء والرعاع فصرخ في وجوههم قائلا : "أحمد الله أن جعلني أعمى حتى لا أرى هذه الوجوه القبيحة." فعلا يتمنّى المرء أحيانا أن لا يكون مبصرا حتى لا يرى مدى فظاعة الجهل الإنساني.