lundi 29 décembre 2008

عود إلى الفكر القطيعي

في مثل هذه الأوقات العصيبة و الأجواء المتردية تغيب لغة العقل والمنطق و ترتفع عاليا الشعارات الفضفاضة المدغدغة للغرائز البهيمية و تزدهر الأفكار القطيعية و المضامين الهشة المنغمسة في مستنقعات التخلف و الرجعية.

فإما أن ينساق اللبيب وراء هذا التيار اللاعقلي و إما أن تلصق به تهم التخوين و العمالة والمحاباة مع العدو.

فلا يكفي أن نتعاطف مع أهالي غزة الأبرياء و أن نستنكر ما يقدم عليه جيش الاحتلال من عدوان وحشي غاشم و لكن يجب كذلك أن نعلن الولاء و الخنوع لحماس و زبانيتها و أن نبايع رموز و أمراء هذه الحركة السلفية الاقصائية لكي يحتفي بنا دعاة الفكر القطيعي ويمنوا علينا بصكوك الوطنية و المقاومة.

و رحم الله بديع الزمان الهمذاني حين قال:

هذا الزمان مشُومُ ** كما تراه غشُومُ

الحمق فيه مليح ** والعقلُ عيب و لوُمُ

dimanche 28 décembre 2008

نحن و غزة و الآخرون

تعددت في عضون الأيام الفارطة المدونات التي تدين وتشجب و تستنكر ما يتعرض له أهالي غزة من قتل و تنكيل و إراقة لدماء الأبرياء و لئن كنت لا أشك في صدق المشاعر التي يعبر عنها أصحاب هذه المدونات إلاّ أنّ بعض المقالات المنشورة تشبه إلا حد كبير ولولة و نحيب العجائز اللواتي يتم استئجار خدماتهن في المآتم و الأتراح من أجل ذرف الدموع.. وهن "النواحات" المستأجرات

ولكم وددت أن أشاهد مثل هذا التنديد الجماعي وهذا المد التضامني حين كانت جحافل الجيش الأثيوبي تقصف أسواق مقديشو مخلفة مئات القتلى والأيتام أو حين كانت كتائب الجنجاويد تحرق الأخضر و اليابس وتقتل الألوف المؤلفة من آل الفور

أو ليس هؤلاء أيضا من بني العربان تنزف جروحهم ويبكي أيتامهم و تحزن أراملهم أم أن سواد لون بشرتهم يمنعنا من التعاطف معهم و من الإحساس بمعانتهم

و لكني لا أستغرب مثل هذا الجفاء والنفور تجاه تلك الشعوب فنحن لازلنا نعتبر أن مثلهم يأتى به من بلاد بعيدة لإضحاك رباة الحداد البواكيا فكيف يمكننا أن نحزن من أجل قوم دورهم في هذه الدنيا إسعادنا وإدخال البهجة على قلوبنا






Prière pour la nuit de noces

Il y a quelques jours, il m’a été donné d’assister à une scène pittoresque : un de mes collègues de travail qui allait se marier prochainement s’est vu offrir par un autre collègue une petite prière supposée lui permettre de passer avec succès « l’épreuve » de la nuit de noces.

Cette prière est libellée comme suit :

اللهم إنا نعوذ بك من فضائح الفروج إذا استغلقت أقفالها و لم تتسم بالنجيع (أي بالدماء) أغفالها ومن معرات الأقذار و النكول عن الأبكار و من النزول عن البطون و السرر و الجوارح الحسنة الغرر قبل ثقب الدرر و لا تجعلنا ممن يستحي من البكر بالغداة وتعلم منه كلال الأداة

Le collègue qui a offert cette prière très imagée, considérait qu’il était de son devoir d’aider son jeune camarade à passer dans les meilleures conditions ses premiers ébats amoureux.

En pensant à cette anecdote, je me suis rendu compte que l’acte sexuel n’est pas considéré par un bon nombre de nos concitoyens comme l’aboutissement d’une relation amoureuse, mais plutôt comme une épreuve difficile et stressante qu’on doit absolument réussir en s’aidant de tous les moyens possibles et imaginables.

Lors de cette discussion de bureau, la femme n’a été évoquée que comme un objet secondaire, une sorte de « lieu » fantasmé sur lequel vont se dérouler les opérations. La femme n’a pas d’existence propre, elle n’est pas considérée comme un partenaire ayant ses propres désirs et ses propres attentes.

Certains pourraient penser que j’aurais pu intervenir dans la conversation pour conseiller à ce collègue de laisser les choses se faire naturellement et de concevoir l’acte sexuel non pas comme une épreuve ou un examen mais comme un moment intime et romantique basé sur la complicité et l’entente mutuelle entre les deux époux.

Cependant, lorsqu’on a partagé un bol de Lablebli ou un plat de kaftegi avec un camarade il vaut mieux s’abstenir de sortir ce genre de conneries à l’eau de rose. On n’est pas des français merde !!


samedi 27 décembre 2008

Petites pensées misanthropiques

Il arrive un âge où tout à coup l’on se sent trop vieux pour se faire de nouveaux amis. Lorsqu’on a roulé sa bosse dans la vie depuis déjà un certain temps, on a tendance à perdre toute curiosité pour les autres représentants du genre humain. On devient aussi blasé qu’un esquimau face à un ours polaire. Les individus qui composent la société dans laquelle vous vivait n’ont plus de secret pour vous et vous ne sentez plus le besoin de faire rentrer certains d’entre eux dans votre sphère intime.

Tous ces collègues de bureau, ces connaissances croisées le temps d’une soirée ou par l’entremise d’amis interposés ont autant d’intérêt qu’un résumé de match de ligue deux le dimanche soir sur Tunis 7.

Progressivement on se transforme en un monstre de misanthropie dénué de toute empathie envers les autres humains. Votre fantasme suprême serait d’avoir entre les mains une télécommande magique qui vous permettrait de zapper tout individu qui vous ennuie un tant soit peu, comme s’il était une vulgaire chaîne satellitaire arabe.

Si certains esprits humanistes trouvent odieuses de telles pensées misanthropiques, c’est uniquement parce qu’ils sont incapables d'imaginer à quel point notre sort est indifférent aux autres. Il leur suffit pourtant d'observer un instant le peu de cas que nous faisons du leur.

Centres d’appels soviétiques

Il y a quelques années j’ai travaillé comme esclave dans un centre d’appel ou plutôt dans une entreprise spécialisée dans l’outsourcing (pour être politiquement correct). L’installation de ces centres d’appel dans nos contrées est une conséquence directe de la politique libérale dominante qui veut qu’une entreprise doit absolument être délocalisée pour profiter des bas salaires des pays émergents (tant mieux pour nous). Cependant, en travaillant au sein de l’un de ces poulaillers téléphoniques, je me suis rendu compte que la politique managériale qui était appliquée s’inspirait largement des standards soviétiques en matière de gestion des ressources humaines.

Dans les années 30 du siècle dernier, l’union soviétique avait mis en place la doctrine du « stakhanovisme ». Ce terme a pour origine le nom d’un mineur « Aleksei Stakhanov » qui aurait extrait plus de cent tonnes de charbon en six heures soit environ quatorze fois le quota demandé à chaque mineur.

Cette performance orchestrée de main de maître par la propagande stalinienne allait aboutir à l’instauration d’une politique généralisée du travail ayant pour finalité de tirer le maximum des performances de chaque travailleur en le poussant à aller au-delà de ses limites peu importe les moyens utilisés. Cela se traduit dans les faits par des cadences de travail infernales et par un management d’une agressivité extrême.

Cette doctrine stalinienne semble avoir séduit les chantres du capitalisme puisqu’on la retrouve appliquée dans une majorité d’entreprises même des plus prestigieuses. Bien entendu on a pris le soin de la rebaptiser avec des termes anglophones qui donne l’impression que cette politique est le dernier avatar de la modernité alors qu’il ne s’agit en fait que de la perpétuation de vieux concepts soviétiques.

Comme quoi avec un peu de bonne volonté, il est facile de concilier capitalisme et marxisme. Employeurs du monde, unissez vous !!

mercredi 24 décembre 2008

Rescapé de la section lettres

A l’époque où je fréquentais les bancs du lycée, la hantise de tout parent normalement constitué était d’éviter que sa progéniture soit orientée vers la section lettres. Il faut dire que pour une majorité de personnes : littéraire rimait avec futur chômeur.

La section lettres était perçue comme une sorte de formation technique bis vers laquelle étaient affectés tous ceux qui n’avaient pas le niveau pour accéder aux sections scientifiques considérées comme les sections nobles par excellence (de mon époque même la section économie gestion était une section noble mais heureusement on a fini par la démasquer cette salope). Pour résumer la section littéraire était une voie de garage où l’on parquait tous les accidentés de la vie lycéenne.

Certes, il y avait dans le lot de vrais littéraires qui avaient opté pour cette section par conviction, mais ils évitaient de le crier sur tous les toits et ils préféraient adopter un profil bas de peur qu’on leur jette des cailloux en pleine gueule ou pire encore des CD de Hani Chaker.

La direction du lycée pour sa part, ne s’épargnait aucun effort pour nous rabaisser et nous faire sentir notre condition misérable. Ainsi, on nous casait toujours dans les salles de classe les plus pourries (avec une ou deux fenêtres brisées en plein hiver ou avec les fenêtres condamnées en été) et on nous assignait les horaires les plus improbables (le matin de 8 heures à 10 heures avec obligation de revenir de 16 heures à 18 heures l’après-midi).

Le seul domaine où la direction consentait à nous fournir un certain soutien c’était pour les cours de langue italienne. En effet, conscient de notre statut de futurs chômeurs, le directeur essayait d’optimiser nos chances en vue d’une éventuelle حرقة au pays des talyen.

A mon époque, la section lettres était majoritairement constituée de filles. Chaque matin en entrant en classe, j’avais l’impression de travailler comme contremaître dans une usine textile (régime loi 1966). D’ailleurs, ce ramadan en regardant le feuilleton Said Irrim je me suis rappelé avec tendresse de mes années de lycée.

Pour ce qui est des profs, nous n’avions pas à nous plaindre. Le prof de philo pour ne citer que lui, était un mec qui mesurait 1m.60 et qui avait étudié en Irak au début des années soixante-dix. Il considérait Michel Aflaq, le fondateur du parti Bath, comme le plus grand philosophe ayant jamais existé suivi de peu par Saddam Hussein. Je ne sais pas ce que ce mec est devenu, mais je ne serais pas étonner d’apprendre que le jour où on a exécuté Saddam, il s’est fait Hara-kiri avec le coteau qui a servi à égorger le mouton.

En vérité, le dédain avec lequel on traite la section littéraire n’est pas propre à la société tunisienne, on le retrouve dans divers autres sociétés même des plus évoluées. Cela s’inscrit dans une tendance mondiale d’ordre général qui considère les études non comme une fin en soi mais comme un moyen d’accéder au marché du travail. Les matières dépourvues d’aspects pratique et utilitaire à l’instar de la philosophie ou de certaines sciences humaines sont donc méprisées et leur enseignement dénigré.

Une telle politique éducative ne peut être viable à long terme. A trop vouloir cloisonner les savoirs on risque d’avoir sur les bras toute une génération d’étudiants décérébrés.

dimanche 21 décembre 2008

Ouverture des salles de cinéma en Arabie Saoudite

L’Arabie saoudite vient d’autoriser la réouverture des salles de cinéma après plus de trente ans d’interdiction. Bien entendu les salles ne sont pas mixtes puisque comme pour les hammams de chez nous, il y a des horaires réservés aux hommes et d’autres aux femmes.

Nos amis saoudiens vont donc pouvoir croquer des glibettes et mâcher du chewingum (ou plutôt louben) en regardant un bon film de Bruce Willis ou de J.C Vandamme.

Au train où vont les choses, bientôt les femmes vont avoir le droit de s’asseoir dans les voitures à côté du conducteur et peut-être même (allez soyons fous !!) le droit d’ouvrir la boîte à gants.

Et si les arabes avaient écouté Bourguiba…

L’actualité est marquée ces derniers jours par le blocus infâme de Gaza et par l’adoption d’une nouvelle résolution onusienne au sujet du conflit israélo-palestinien, résolution qualifiée d’inutile et d’inique par la majorité des politologues arabes.

En suivant les derniers développements, je me suis souvenu du célèbre discours prononcé en 1965 dans le camp palestinien de Jéricho, par le président Bouguiba et dans lequel il avait exhorté les palestiniens en particulier et les arabes en général, de renoncer momentanément à la confrontation directe avec l’ennemi sioniste et d’accepter le plan onusien de partage de la Palestine (plan qui accordait aux palestiniens 51% des terres).

Fidèle à sa politique des étapes, le président tunisien avait ainsi conseillé aux palestiniens d’accepter tout morceau de terre qu’on leur proposait surtout qu’à l’époque il n’était pas en position de force (ils ne le seront jamais d’ailleurs), et de passer ensuite à une étape plus avancée dans leur lutte pour l’indépendance.

On connaît tous la suite, la proposition du président tunisien a suscité le courroux du monde arabe, et l’ambassade tunisienne au Caire a failli être incendiée par les foules égyptiennes déchaînées.

Certains historiens rapportent que Ben Gorion (alors premier ministre de l'entité sioniste), mis au courant du conseil qu’avait donné Bourguiba aux palestiniens s’était écrié « cet homme est l’ennemi le plus dangereux d’Israël » avant d'ajouter: "heureusement que nos adversaires d'ici sont différents, ils ne suivront jamais la ligne de Bourguiba".

En effet, les israéliens étaient conscients de leur supériorité technique et militaire (ce que la guerre des six jours allait par ailleurs démontrer). En revanche, ils avaient à cœur de se présenter face à l’opinion publique internationale comme de pauvres victimes qui ne font que se défendre face à des hordes déchainées d’arabes sanguinaires. La proposition de Bourguiba aurait donc pu torpiller leurs projets et inverser les rôles, puisque si les palestiniens avaient accepté le plan onusien, les israéliens auraient eu le mauvais rôle et on les aurait accusé de violer la légalité internationale. Cela aurait pu changer la donne dans la région, d’autant plus qu’à cette époque le soutien des Etats-Unis envers l’Etat sioniste n’était pas aussi inconditionné.

Les arabes ont donc raté une occasion de renverser le cours de l’histoire à leur profit. Hélas, elle ne sera pas la dernière.

Poésie blasphématoire

Les premiers vers sont l’œuvre d’Al Maâri il s’agit de sa célèbre critique des religions. Les seconds sont un éloge blasphématoire du poète Ibn Hani dédié au calife fatimide Al-Mouiz li-Din Allah. Les derniers verts sont d’Abou Nawas.


عجبت لكسرى وأشياعه / وغسل الوجوه ببول البقر

وقول اليهود إله يحب / رشَاش الدماء وريح القتًر

وقول النصارى إله يضام / ويصلب حيا و لا يُنتصر

وقوم أتوا من أقاصي البلاد / لرمي الجمار ولثم الحجر

فيا عجبا من مقالاتهم / أيعمى عن الحق كل البشر


ما شئت لا ما شاءت الأقدار / فاحكم فأنت الواحد القهارُ

و كأنما أنت النبي محمد / وكأنما أنصارك الأنصار


دع المساجد للعباد تسكنها / وهيا بنا للخمار يسقينا

فما قال ربك ويل لشاربها / بل قال ويل للمصلين

samedi 20 décembre 2008

De la Jalousie

Chaque fois que je parcoure la rubrique des faits divers dans les journaux tunisiens, je tombe immanquablement sur un crime ou deux lié à la jalousie. Le dernier en date était l’œuvre d’un homme qui a tenté de mettre le feu au domicile conjugal pour la seule raison que son épouse, lors d’un dîner avec des amis, avait affiché une complicité un peu trop prononcée avec l’un des convives.

Je ne suis pas sociologue et je ne dispose pas de statistiques fiables, mais je ne crois pas me tromper en affirmant que si la jalousie était une discipline olympique, nous les arabes on décrocherait haut la main la médaille d’or. Chez nous, la jalousie est considérée comme une marque de virilité, nous l'avons ainsi élevée au rang de vertu louable et ce, depuis déjà bien longtemps. Dans certaines contrées du monde arabe, il est même légitime de tuer ou de défigurer une épouse ou une sœur sur la base d’un simple soupçon et ce, afin de laver l’honneur bafoué de la tribu.

En vérité, la jalousie est un sentiment insidieux et dévastateur qui ronge les entrailles de celui qui l’éprouve, telle une tumeur incurable qui vous détruit de l’intérieur.

La jalousie est inhérente à la condition humaine. Ainsi, que l'on soit homme ou femme (c’est encore plus vrai pour les hommes), il nous est difficile de supporter l'idée qu’un autre puisse convoiter le bien qui nous appartient car pour un jaloux compulsif le partenaire est une sorte de propriété privée à usage exclusif.

Le partenaire n’a plus d’existence propre, il devient un objet symbolique, un fétiche qu’on veut absolument protéger des autres de peur qu’ils nous l’escamotent à notre insu. L’autre a beau vous rassurer en vous disant que vous devez lui faire confiance et qu’il n’a jamais, même l’espace d’un instant, pensé à quelqu’un d’autre, ses paroles tombent toujours dans l’oreille d’un sourd car la jalousie vous fait irrémédiablement quitter la sphère du rationnel et de l’intelligible.

Le jaloux ou la jalouse se justifie toujours en disant que ses actes sont guidés par l’amour qu’il ou elle porte à son partenaire. Mais cette explication est totalement fallacieuse. La jalousie lorsqu’elle devient maladive est un sentiment égoïste et mesquin qui relève plus de l’amour-propre que de l’amour qu'on prétend porter à autrui, c’est un manque d’estime manifeste pour la personne qu’on aime.

Comme le disait si bien Shakespeare dans Othello, qui selon moi est le plus beau texte écrit en la matière, « la jalousie est un monstre engendré de lui-même, né de lui-même ». C’est un monstre qui se nourrit de nos frustrations, de notre amour-propre mal placé, de la mauvaise opinion qu’on a des autres et surtout de nous-mêmes.

Pensées citadines

Tunis dix heures du soir, les rues sont désertes, il faut dire que c’est un vendredi soir et la plupart des bars sont fermés, couvre-feu islamique oblige.

Je me hâte de rentrer, les quelques badauds qui croisent ma route me paraissent sales et laids arborant un visage patibulaire couleur bleu métallisé.

Une sensation de dégoût poignant me monte à la gorge. Je me rends compte que j’ai de la haine pour cette ville avec ses métros couleur vert vomi, ses immeubles délabrés et ses vendeurs de glibette sournois.

Une ville qui a perdu son charme il y a belle lurette. Les colons européens l’ont bâtie pour narguer la vieille ville arabe mais voilà un jour ils sont partis comme bien d’autres avant eux et les autochtones ont pris un malin plaisir à souiller la ville après le départ de ses bâtisseurs.

Les va-nu-pieds ne se sont pas gênés pour prendre leur revanche façon de dire vous avez voulu nous exclure et bien nous allons pisser sur vos belles bâtisses style rococo et nous allons transformer les immeubles haussmanniens en Oukala de luxe.

Il est bien loin le temps du Tunis cosmopolite aux cafés foisonnants d’écrivains et aux troquets pittoresques tenus par des maltais grincheux ou des israélites volubiles et qui dit-on servaient la meilleure Kemia au monde.

En montant dans la voiture, j’essaye de chasser ces pensées noires loin de moi mais je ne peux m’empêcher de jeter un dernier regard à la ville lugubre et somnolente telle une vieille catin abandonnée à son triste sort par ses derniers amants.

vendredi 19 décembre 2008

Racolage sur la blogosphère

En parcourant la blogosphère ces derniers temps, j’ai eu l’occasion de lire certains posts rédigées par des bloggeuses se définissant comme libérées (de qui ? de quoi ? mystère et boule de gomme) et qui ont cru bon d’exhiber dans leurs écrits les détails croustillants de leur vie intime.

Les posts en question sont rédigés dans un style que je qualifierai de graveleux à grand renforts de métaphores suggestives dont le caractère ouvertement obscène n’a d’égal que leur insipidité.

Le langage haut en couleur utilisé me semble n’avoir pour vocation que celle d’appâter le lecteur, je dirai même pour reseter dans la même veine que celle des posts décriés qu’il s’agit d’un tentative de racolage en bonne et due forme qui n’a rien à envier au comportement de ces pauvres fille d’Europe de l’Est qui exhibent leurs atours en battant les pavés des boulevards parisiens dans l’espoir de racoler un quelconque conducteur libidineux .

Les rédactrices de ce genre de posts, sont toutes apparemment influencées par la célèbre série américaine Sexe and the City. Cependant, elles semblent n’avoir retenu de l’intitulé de la série que le mot « sexe » oubliant au passage que ce qui a fait son succès c’est l’évocation des difficultés que peut rencontrer au quotidien une femme moderne qui voudrait réussir à la fois sa vie intime et sa carrière professionnelle.

mercredi 17 décembre 2008

Ecrits sataniques Part Two

Dans son livre sur les religions et les sectes (كتاب الملل و النحل), Sharesteni nous rapporte un dialogue assez pittoresque ayant eu lieu entre les anges et Iblis après que celui-ci ait refusé de se prosterner devant Adam, ce qui lui a valu d’être maudit pour l'éternité et d’être chassé du Jardin d’Eden

Ainsi donc, avant sa reconduite à la frontière Satan, nous dit Sharesteni, a eu une discussion assez mouvementée avec quelques anges dont voici la teneur :

Tout d'abord, Satan commence par affirmer aux anges qu’il croit en dieu avec ferveur et qu’il ne conteste aucunement son pouvoir (Il faut dire qu’il lui aurait été difficile de soutenir le contraire vu qu’il était directement en contact avec le créateur). Cependant, il révèle aux anges qu’il se pose des questions sur la sagesse divine, questions qui sont au nombre de cinq :

1) Dieu étant omniscient et de ce fait sachant avant même de me créer que j’allais lui désobéir pour quelle raison n’a-t-il pas renoncé à ma création ?

2) Etant donné que dieu m’a crée ainsi que toutes les autres créatures suivant sa volonté pourquoi alors m’a-t-il ordonné de le connaître et de l’adorer alors que logiquement il n’a pas besoin de mon obéissance et il n’est nullement affecté par mon insoumission. A quoi rime donc cette obligation divine ?

3) Si dieu m’a crée suivant sa volonté et qu’il m’a ordonné de le connaître et de l’adorer et que ayant suivi à la lettre ses commandements, pour qu’elle raison alors m’a-t-il ordonné de me prosterner devant Adam ? Surtout qu’un tel commandement ne va rien m’ajouter en ce qui concerne ma connaissance de dieu ou mon adoration pour lui ?

4) Pourquoi dieu a cru bon de me châtier alors que mon seul crime fut d’avoir refusé de me prosterne devant une créature en présence du créateur qui lui seul est digne de mon respect et de mon humilité comme d’ailleurs il me l’a lui même enseigné. Me prosterner devant un autre que dieu n’est-il pas une forme d’idolâtrie inacceptable pour tout croyant qui se respecte ?

5) Après m’avoir maudit et chassé du paradis pour quelle raison dieu m’a donné la possibilité de corrompre Adam et sa progéniture alors qu’il aurait pu ne pas me créer dés le départ pour éviter que tout ceci puisse avoir lieu et afin de préserver l’univers de toute forme de corruption ? Cela n’aurait-il pas été plus conforme à la sagesse divine ?

En réponse aux doléances formulées par Satan, les anges lui répondirent que toute son argumentation était biaisée dés le départ puisque elle repose sur un postulat erroné à savoir l’affirmation que lui Satan croit fermement en dieu. Pour les anges, le vrai croyant est celui dont la foi n’est pas entachée de conditions et qui ne se pose pas de questions sur la sagesse divine.

Comme on peut le remarquer les deux thèses sont diamétralement opposées : Satan refuse d’accepter ce qu’il ne peut comprendre et intellectualiser alors que pour les anges la foi ne peut pas faire l’objet de réflexion, face aux mystères de la sagesse divine la raison doit s’avouer vaincue.

Ce débat originel va se perpétuer à travers les âges et suivant les convictions qui les animent, les êtres humains devront choisir leur camp : soit parmi les anges soit parmi les démons.

mardi 16 décembre 2008

Ecrits sataniques

"Et lorsque ton Seigneur dit aux Anges : “Je vais créer un homme d’argile crissante, extraite d’une boue malléable, et dès que Je l’aurais harmonieusement formé et lui aurait insufflé Mon souffle de vie, jetez-vous alors, prosternés devant lui”.

Alors, les Anges se prosternèrent tous ensemble, excepté Iblis qui refusa d’être avec les prosternés.

Alors [Allah] dit : “ô Iblis, pourquoi n’es-tu pas au nombre des prosternés ? ”

Il dit : “Je ne puis me prosterner devant un homme que Tu as créé d’argile crissante, extraite d’une boue malléable". (Coran, sourate 15 Al-Hijr).

Combien d’entre nous ont rêvé face à un ordre direct émanant de leur géniteur, d’un professeur ou d’un supérieur, de se dresser fièrement pour défier cette figure autoritaire et refuser catégoriquement d’obtempérer. Lui Iblis il l’a fait, et celui à qui il a refusé d’obéir n’était pas un quelconque chef hiérarchique de second rang mais le créateur des cieux et de la terre lui-même, Dieu, l’unique, l’éminent, l’omniscient.

Iblis est donc le premier révolutionnaire qui ait jamais existé, une sorte de sous-commandant Marcos des jardins d’Eden. D’un point de vue purement psychologique il devait être un psychotique à tendance suicidaire pour refuser d’obéir à un ordre direct du créateur ou bien peut-être qu’Iblis ce jour là s’était levé du mauvais pied (dispute conjugale, réception inopinée de la facture de الزبلة والخروبة …. ) et l’ordre divin fut la goûte d’eau qui a fait déborder le vase.

Autre hypothèse : Iblis était un être cool par essence, ayant développé quelques idées gauchistes qui le distinguaient des autres anges, un jour alors qu’il sirotait sa bière sous un arbre du jardin d’Eden (la première بلعة clandestine de l’histoire de l’univers, il ne manquait qu’une Peugeot 103 adossait contre l’arbre pour compléter le tableau) et voilà que tout d’un coup il se voit intimer l’ordre de se prosterner devant un être difforme, tout mou, tout rose, avec un truc qui pendouille entre les jambes et comme tout être cool qui se respecte, la première réponse qui est venue à l’esprit de notre ami Iblis fut «au nom de la justice sociale et divine je ne vais pas me prosterner comme une tarlouze devant ce machin et en plus

أتو تخرولي في صباط الخدمة ».

Bien entendu la version qui nous est parvenue a été expurgée pour les besoins de la narration. On n’allait tout de même pas reproduire textuellement les paroles d’un zabrat ayant de surcroît des sympathies gauchistes.

lundi 15 décembre 2008

Pour une blogosphère voltairienne

Etant un néophyte dans le microcosme « blogosphèrique » je me suis demandé si j’avais la légitimité nécessaire pour rédiger le présent post. Cependant, et face à l’âpreté de la polémique qui secoue la blogosphère concernant la question de la liberté d’expression, je n’ai pu résister à l’envie de jeter un petit pavé dans la mare surtout que ses eaux sont déjà fortement agitées.

D’après quelques posts que je viens de lire, certains blogueurs semblent s’insurger face à la prolifération de blogs qui soutiennent des positions diamétralement opposées aux leurs.

Ainsi donc, les défenseurs des libertés sont offusqués que d’autres puissent prétendre à l’exercice de ces mêmes libertés qu’ils défendent. Pire encore, certains semblent avoir franchi le rubicond et parle ouvertement de « modération ».

Il y a plus de deux siècles Voltaire a prononcé sa formule célèbre : « je déteste vos idées mais je suis prêt à mourir pour votre droit de les exprimer ». Il est peut-être temps pour certains blogueurs de s’en souvenir et d'agir en conséquence.

dimanche 14 décembre 2008

Miracle coranique ??

En 1989 les professeurs Mohammed Talbi et Maurice Bucaille (tous deux éminents historiens) avaient publié un libre intitulé « réflexions sur le coran » dans lequel ils avaient relaté une énigme coranique ayant trait à l’égyptologie.

Cette énigme totalement inédite à l’époque de la parution du livre a connu depuis lors un succès considérable et elle est devenue un des arguments phares pour attester de l’origine divine du texte coranique.

Mais j’arrête là ma présentation afin de transcrire l’énigme en question telle qu’elle a été rapportée par les professeurs Talbi et Bucaille :

« Et Pharaon dit: ‹Ô notables, je ne connais pas de divinité pour vous, autre que moi. Haman, allume-moi du feu sur l'argile puis construis-moi une tour peut-être alors monterai-je jusqu'au Dieu de Moïse. Je pense plutôt qu'il est du nombre des menteurs›. (Sourate al-Qasas, verset 38).

Hâmân est un personnage dont le nom est mentionné avec Pharaon dans le Coran pendant la vie du prophète Moise. Homme parmi les plus proches de Pharaon, il est cité dans six versets différents du Coran.

Le nom de Hâmân n'est jamais mentionné dans les parties de la Torah concernant la vie de Moïse. Cependant, nous rencontrons Hâmân dans les derniers chapitres de l'Ancien Testament, présenté comme assistant d'un roi babylonien cruel envers les Israélites aux environs de 1100 ans après Moïse.

Que disent les inscriptions égyptiennes hiéroglyphiques anciennes á propos de « Hâmân »?

La réalité relative au nom Hâmân a été démontrée seulement à la suite du déchiffrement de l'alphabet hiéroglyphique égyptien, et de la découverte de ce nom dans les manuscrits antiques.

Avant ces découvertes, les écritures et les inscriptions de l'Égypte Antique ne pouvaient pas être déchiffrées. La langue de l'Égypte Antique, qui a traversé les âges, était de nature hiéroglyphique. Cependant, avec la propagation du christianisme et d'autres influences culturelles dans les 2ème et 3ème siècles, l'Égypte a abandonné ses croyances antiques et l'écriture hiéroglyphique. Oubliés, les hiéroglyphes ne purent par la suite être lus par personne, jusqu'il y a environ 200 ans avant notre jour.

Le mystère de ces hiéroglyphes égyptiens antiques a été levé en 1799 grâce à la découverte d'une tablette appelée pierre de Rosette datée de 196 avant J.C. L'importance de cette pierre résidait dans l'inscription qui se composait de trois formes différentes d'écriture: hiéroglyphique, démotique (une forme simplifiée de l'écriture hiératique égyptienne antique) et grecque. Ce fut à l'aide du manuscrit grec que ces écritures ont été décodées. La traduction de l'inscription a été complétée par un Français nommé Jean-François Champollion. Ainsi, furent mis à jour à travers ces écritures d'abord un langage oublié, ensuite des événements historiques. Ceci permit de jeter une grande lumière sur la civilisation, la religion et la vie sociale de l'Égypte Antique.

Avec le décodage de l'hiéroglyphe, on a pu découvrir que le nom Hâmân était en effet mentionné dans des inscriptions égyptiennes. Ce nom a été donné à un monument dans le musée de Hof à Vienne. (Walter Wreszinski, Aegyptische Inschriften aus dem K.K. Hof Museum in Wien, 1906, J. C. Hinrichs' sche Buchhandlung)

Dans le dictionnaire "People in the New Kingdom", préparé en se basant sur la collection entière d'inscriptions, Hâmân est mentionné comme étant "le chef des carrières de pierre". (Hermann Ranke, Die Ägyptischen Personennamen, Verzeichnis der Namen, Verlag Von J. J. Augustin in Glückstadt, Band I, 1935, Band II, 1952)

Le nom Hâmân est donc une désignation qui a bel et bien existé. Il a signifié : Chef des ouvriers de carrières. Ainsi la phrase de pharaon : (Ô Hâmân, bâtis moi une tour... prend sens et devient : Ô Chef des ouvriers de carrières, construis moi une tour.. !!

Le Coran nous fournit donc une information historique qui ne pourrait pas avoir été possédée ou comprise pendant la période du Prophète. »

Personnellement cette histoire m’intrigue et je suis plutôt enclin à la croire mais je ne veux influencer personne, chacun est libre de se faire sa propre opinion.

Citations dominicales

Quelques citations drôles ou caustiques pour égayer la morosité d’un dimanche après-midi :

Je crois à la chance c’est la seule explication pour le succès des gens qui nous sont antipathiques. (Jean Cocteau)

Je sais nager juste assez pour me retenir de sauver les autres.

Je n’ai même pas eu la chance de manquer un train auquel il soit arrivé un accident.

Attention au bonheur qui déborde il risque d’éclabousser le voisin.

Le singe, un homme qui n’a pas réussi. (Citations tirées du journal de Jules Renard. Une œuvre qui regorge de perles inépuisables du même genre.)

Mon dieu puisse mon âme arriver à maturité avant qu’elle soit moissonnée.

(Selma Lagerlöf : son prénom peut faire croire qu’elle a des origines arabes mais il n’en est rien. C’est un écrivain suédois, elle a été la première femme à recevoir le prix Nobel de littérature. Je vous conseille particulièrement son livre « la légende de Gösta Berling », disponible à la médiathèque Charles de Gaulle dans la section consacrée aux romans étrangers.)

أعظم بلوى هي تلك التي يبلى بها الإنسان نفسه بنفسه فيحرم حتى من حلاوة لوم الدهر

L’enfer c’est les autres

Ayant évoqué Jean Paul Sartre ces derniers jours avec un autre blogueur je me suis souvenu de son mot devenu désormais célèbre : « l’enfer c’est les autres ».

Ces derniers temps il m’arrive souvent de penser à cette phrase notamment lorsque je me trouve coincé dans les embouteillages au niveau de l’avenue Kheireddine Pacha ou lorsque je suis obligé de me taper une file d’attente interminable dans un hypermarché.

Dans ces moments pénibles l’autre n’est qu’enfer et damnation, c’est un ennemi intime et sournois. C’est lui qui veut me piquer la voiture que j’ai planifiée d’acheter, c’est celui également qui veut me souffler sous le nez l’appart pour lequel j’ai eu le coup de foudre parce que lui dispose des fonds nécessaires au bon moment. C’est aussi lui qui va me doubler pour le boulot que je convoite parce qu’il a su faire jouer les bons pistons ou pire encore parce qu’il est plus qualifié que moi ce salaud.

Mais cet autre qui nous guette, nous exaspère et nous frustre c’est aussi moi et vous nous sommes tous des autres pour les… autres.

Tous les êtres humains sont liés par des liens indéfectibles : nous subissons le même sort et les mêmes aléas, nous avons les mêmes aspirations et les mêmes désirs comme disait un auteur chaque être humain est un concentré d’humanité à lui tout seul. En chaque individu se résume la quintessence de la race humaine et c’est en cela que je trouve admirable le verset du coran dans lequel il est dit « celui qui tue un homme aura tué toute l’humanité ».

Cela dit ce n’est pas pour autant que je vais céder ma place à un « autre » dans la file d’attente d’un hypermarché.

samedi 13 décembre 2008

Sasouski le Kamikaze

Il y a quelques semaines un ami m’a envoyé une compile de chansons tirées des dessins animés ayant bercé notre enfance : ouvre toi sésame ; les shtrumpfs ; Grandaizer et autres Sinan et Sally… après avoir écouté avec émotion ces chansons qui m’ont pour un temps transporté à l’époque dorée de l‘enfance et après avoir failli commercer à fredonner la fameuse chanson de Lotfi Bouchnaq « علمني » avec laquelle on nous soûle à chaque rentrée scolaire, mon attention a été attirée par les paroles du dessins animés Sassouki.

La chanson d’intro de ce cartoon japonais, qui a acquis une célébrité légendaire auprès des tunisiens, ressemblait trait pour trait à ces chansons sanguinaires que pouvaient entonner les moudjahidines avant l’assaut sur Kaboul ou dans les tranchées de Grozny.

Pour vous en convaincre je vais transcrire une partie des paroles en questions:

« ضع يدك في يدي نبني غدك و غدي نفتدي أرضنا بالدماء نفتدي »

En réécoutant les paroles j’ai été surpris par leur violence et par leur caractère ouvertement engagé. On aurait dit un hymne du temps de l’Egypte nassérienne ou du parti bass irakien. Et en parcourant les sites web tunisiens j’ai été réconforté dans mon sentiment puisque j’ai découvert sur l’excellent forum Tanbirra.com que de nombreux intervenants avaient formulé la même remarque.

Il est clair que lorsqu’on balance de telles chansons à des gosses de 6 et 8 ans, il ne faut pas s’étonner par la suite de voir toute une génération vous exploser à la gueule.

Pour un guide Michelin tunisien

Le monde de la restauration a connu ces dernières années en Tunisie un essor considérable. Il est loin le temps où les bonnes tables se comptaient sur les doigts d’une seule main. Actuellement les gérants de restaurants rivalisent d’ingéniosité pour attirer les clients et les formules proposées sont de plus en plus alléchantes.

Que vous soyez fan de cuisine orientale, asiatique, française ou italienne vous avez de grandes chances de trouver votre compte et de faire un bon gueuleton.

Cependant et malgré cette évolution positive, le secteur de la restauration manque encore de transparence puisque pour faire son choix le client ne peut se fier qu’au bouche à oreille. Très peu de journaux ou de magazines tunisiens disposent d’une rubrique gastronomique (personnellement je n’en connais aucune mais peut-être que je me trompe).

Les autorités de tutelle du secteur ne font rien également pour éclairer le consommateur car le label trois ou deux fourchettes a tellement été galvaudé qu’il ne signifie plus rien aujourd’hui.

Pour ma part je pense que la solution ne pourrait venir que d’un opérateur privé qui procéderait à la publication d’un support comparable au guide Michelin en France afin de répertorier et de noter tous les restos tunisiennes qui le méritent.

Cette démarche aura un double avantage : d’une part, elle permettra aux clients potentiels de s’y retrouver et d’autre part, elle suscitera l’émulation chez les restaurateurs car chacun sera sur ses gardes pour ne pas se faire doubler par ses concurrents.

Il va sans dire qu’une telle démarche devra être conduite de manière totalement impartiale et que les notes attribuées devront l’être en fonction de critères objectifs c’est d’ailleurs ce qui a contribué au succès du guide Michelin en France depuis plus d’un siècle.

Et qui sait peut-être qu’on arrivera en Tunisie aux mêmes extrémités qu’en France et on entendra ainsi parler du suicide d’un chef cuistot à qui le guide aura reproché la mauvaise qualité de son Lablébi.

Citations à la sauce tunisienne

- Selon Descartes « le bon sens est la chose la mieux partagée au monde ».

Il est évident que Descartes n’a jamais eu à conduire sur la GP9 entre 17h et 18h.

- Pour Hobbes « l’homme est un loup pour l’homme ».

On peut logiquement en déduire que sir Hobbes a déjà eu l’occasion d’acheter une télé du souk Moncef bey.


- L’écrivain français Jules Renard a dit : « la vie est courte mais l’ennui l’allonge ».

Il est possible de l’allonger indéfiniment en regardant la fameuse نشرة جهوية de TV7. Il paraît que même le mec qui traduit pour les sourds et muets ne veut plus le faire tellement il s’emmerde.


- Dans la pièce le soir des rois Shakespeare fait dire à un des personnages que
«la musique est l’aliment de l’amour ».

Il est vrai que je suis toujours d’humeur romantique après avoir écouté un récital de Madame Fatma Boushe7a.

vendredi 12 décembre 2008

Ce Salaud de Che Guevara

Pour la jeunesse tunisienne Ernesto Guevara dit le « Che » est une figure légendaire presque un demi-dieu aussi emblématique que les héros grecs des temps anciens. Rares sont les adolescents qui n’ont pas eu l’occasion de porter un tee-shirt sur lequel figurait la fameuse photo du Che affublé de son célèbre béret.

Dans les milieux estudiantins pseudo gauchistes, le Che est une icône incontestable qui ne peut faire l’objet d’aucune critique ou remise en cause.

Mais cette image d’Épinal du héros romantique défenseur de la veuve et de l’orphelin correspond-elle à la réalité historique du personnage?

Il est évident que tout être humain a des zones d’ombre et de multiples facettes et il serait puéril de croire qu’un homme peut être totalement blanc ou noir. Seuls les actes qu'un homme a accompli durant sa vie peuvent plaider pour ou contre lui.

Or, notre ami le docteur Guevara est loin d'avoir les mains propres, on peut même dire qu’elles sont maculées de sang. Peu de personnes savent qu’il a participé activement aux persécutions qui ont eu lieu après la révolution cubaine et qu’il a personnellement commandé des pelletons d’exécution non pour mettre à mort d’horribles impérialistes américains mais de simples propriétaires terriens cubains dont le seul crime était d’avoir voulu résister à la réforme agraire.

Il est d’ailleurs à signaler que le Che était bien plus extrémiste que Fidel Castro qui lui-même est loin d’être un ange de miséricorde.

La jeunesse tunisienne ferait mieux d’aduler des figures réellement héroïques à l’instar de Nelson Mandela, un homme qui su faire la paix entre blancs et noirs sans effusion de sang ou encore Salvador Allende mort en martyre sous les bombes pour avoir voulu améliorer le sort des classes miséreuses.

Pour finir j’aimerais poser une petite question, si le Che avait eu la gueule d’un Jean Paul Sartre est-ce qu’on aurait accroché ces posters sur les murs ?

jeudi 11 décembre 2008

Femme tunisienne qu’as tu fait de tes droits?

La femme tunisienne a acquis depuis l’indépendance plus de droits que n’importe quelle autre femme dans le monde arabe. L’émancipation des femmes semble donc a priori une réalité incontestable dans notre pays, il n’y a d'ailleurs qu’à consulter les statistiques en matière d’éducation ou de travail des femmes pour s'en rendre compte.

Cependant, la question se pose de savoir si la femme tunisienne a été à la hauteur de l’ensemble des droits qui lui ont été conférés ?

En effet, avoir des droits implique qu’en doivent assumer des devoirs. Les droits dont jouissent les femmes tunisiennes auraient dû avoir pour conséquence leur épanouissement culturel et leur émancipation spirituelle.

Or, ce qu’on constate actuellement c’est qu’une majorité de femmes tunisiennes sont séduites par des conceptions religieuses des plus intégristes. Il n’y a qu’à se promener dans les rues de Tunis pour voir que la tenue made in Amrou Khaled semble avoir la cote auprès de nombreuses jeunes filles tunisiennes.

Ce constat d’échec est de nature à nous faire réfléchir sur la capacité de la femme arabe à assumer les défis de la modernité.

L'occident ne doit rien à la civilisation arabo-musulmane!!

Une grande polémique historique a éclaté il y a quelque temps en France à la suite de la publication d’un livre qui a remis en cause la thèse selon laquelle c’est grâce à l’apport de la civilisation arabo-musulmane que l’occident a pu accéder aux ouvrages des philosophes grecs de l’antiquité.

L’auteur du livre en question a ainsi affirmé que l’effort de traduction accompli au moyen-âge dans le monde musulman avait été l’œuvre de moines syriaques donc chrétiens, et que de plus l’Europe médiévale elle-même n’était pas restée en marge de ce mouvement puisque de nombreux moines français et italiens avaient traduit les textes grecs. Pour étayer sa thèse, l'auteur a cité notamment l’exemple des moines du mont Saint-Michel en France qui avaient entrepris de traduire l’ouvre d’Aristote. C’est d’ailleurs en référence à cette histoire que l’auteur a intitulé son ouvrage « Aristote au mont Saint-Michel»

Le livre en question a donc remis en cause une thèse partagée par la majorité écrasante des historiens. D’ailleurs, dans nos pays arabes cette thèse est un dogme indiscutable exposé de manière solennelle dans les manuels scolaires.

Cette thèse constitue l’unique sujet de fierté qui nous reste face à cette occident arrogant et suffisant. Ainsi, quelles que soient les avancées scientifiques ou technologiques auxquelles ces maudits occidentaux pouvaient aboutir, le dernier des arabes pouvait se dresser face à eux le point levé, tel un chinois face à un tank sur la place Tien An Men, et leur cracher au visage que c’est grâce à nous les bougnouls que l’occident est arrivé à ce stade de développement.

Et voilà qu’un historien anonyme veut remettre tout cela en cause par un simple trait de plume.

Pour ma part je n’ai pas pour l’heure d’arguments à opposer à la thèse de l’auteur car je ne suis pas spécialiste en la matière, et les seules critiques que j’ai pu lire sur le web ou qui ont été relatées dans l’émission de la chaîne ARTE consacrée à ce sujet n’avaient rien de scientifique. On accusait simplement l’auteur d’islamophobie et de vouloir réviser l’histoire officielle afin de nier tous les apports de la civilisation arabo-musulmane.

Pour conclure, j’espère que les historiens arabes et musulmans ne demeurent pas insensibles à cette polémique et qu’ils soient prompts à réponde de manière scientifique et argumentée à ce genre de thèses révisionnistes.

Il est d’ailleurs curieux de constater que les historiens occidentaux ne se gênent nullement pour critiquer et remettre en cause l’histoire de la civilisation arabo-musulmane, alors qu’en ce qui concerne d’autres sujets (accords de Sykes-Picot ; guerre d’Algérie ; la colonisation sioniste des terres arabes au début du 20ème siècle…) le silence est de mise.

mercredi 10 décembre 2008

Gardiens "auto-déclarés" de parkings

Dans son analyse des microstructures du pouvoir, Michel Foucault a déclaré que dans certaines circonstances même un concierge pouvait exercer un grand pouvoir sur nous. Pour paraphraser l’illustre philosophe, je dirai que dans les rues de Tunis ce sont surtout les gardiens de parking qui usent et abusent de leur pouvoir sur les pauvres conducteurs.

La psychose provoquée par la redoutable « Changuella », faucheuse de voitures populaires devant l’éternelle, a permis de booster de manière exponentielle les affaires des gardiens « auto-déclarés » de parkings.

Cette activité est généralement exercée par des énergumènes qui se distinguent par le port d’un badge métallique sur lequel est gravé leur patronyme en lettres d’or. Ce badge a pour fonction de susciter chez le conducteur lambda un vague sentiment de respectabilité administrative et de conférer ainsi à celui qui l’arbore une légitimité quasi divine.

En plus du badge, l’autre outil indispensable à l’exercice de ce noble métier c’est le gourdin magique utilisé par nos vaillants gardiens pour dompter les hordes sauvages de voitures populaires. Ainsi, tels des chefs d’orchestre germaniques ils dirigent à coups de gourdins et de « Ariel ; Ariel » le ballet incessant des Fiat Panda et autres Clio classique.

Ceci dit, je n’ai nullement la prétention de nier le droit de ces braves gens à gagner leur pain quotidien et à pouvoir ainsi subvenir aux besoins des leurs. Cependant, je dois avouer que certaines des pratiques qu’ils emploient non rien à envier à celles utilisaient par la Camorra napolitaine. Il est donc impératif de trouver une solution qui puisse à la fois préserver les intérêts des conducteurs aussi bien que ceux de ces nouveaux professionnels du gardiennage.

A ce titre, il ne serait pas vain de rappeler que la liberté des gardiens doit s'arrêter là où commence celle des conducteurs.

mardi 9 décembre 2008

Exception culturelle

Je me suis toujours demandé pour quelle raison socio-psychologique une beuverie entre tunisiens moyens devait irrémédiablement s’achever par un récital de mézoued ayant pour thèmes principaux la mère « Il Ghalia » ou les difficultés de la « Ghorba ».

Est-ce que le poivrot tunisien de base est génétiquement programmé pour entonner ces chants harmonieux ou bien est-ce le fruit d’une tradition culturelle séculaire? Pour élucider cette problématique, les travaux de Darwin sur l’évolution des iguanes des îles Galápagos seraient d’une grande utilité.

En vérité, cette exception culturelle tunisienne devrait faire l’objet d’une mesure de sauvegarde au même titre que le sanglier de Kroumirie ou le buffle d’Ichkeul. Il serait regrettable de priver les générations futures du chant mélodieux de l’homo-zabratus.

Souvenirs littéraires

Est-ce normal de ne plus se souvenir des livres qu’on a lus ?

En lisant la critique d’un livre je me suis rendu compte, non sans mal, de l’avoir lu il y a quelques années de cela, mais je n’arrivais ni à me souvenir de la trame de ce livre ni même de ses personnages principaux. Le seul souvenir qui persistait était celui d’un lieu décrit dans le livre : un jardin public à Moscou.

Le souvenir de ce lieu était tellement vivace qu’il en devenait presque réel pourtant je ne suis jamais allé à Moscou. Certes j’ai sans doute eu l’occasion de voir un jardin public d’aspect soviétique dans un vague reportage télé mais dans mon souvenir je n’avais pas la posture du spectateur, j’étais bel et bien dans ce parc moscovite, je déambulais dans les allées humant l’air automnal et essayant vainement de trouver un banc exposé au soleil

En repensant à cette expérience j'ai pris conscience de la supériorité de la littérature sur toute autre forme artistique. La lecture est une expérience introspective voire même mystique elle nous permet de modeler la vision des personnages et des lieux à notre guise et au gré de notre imagination. On est autant créateur que l’auteur lui-même on devient une sorte d’artiste par procuration.

Au risque de paraître prétentieux je n’ai pas peur d'affirmer que j’ai autant de droit sur les livres que j’ai lus que leurs propres auteurs.