En 1989 les professeurs Mohammed Talbi et Maurice Bucaille (tous deux éminents historiens) avaient publié un libre intitulé « réflexions sur le coran » dans lequel ils avaient relaté une énigme coranique ayant trait à l’égyptologie.
Cette énigme totalement inédite à l’époque de la parution du livre a connu depuis lors un succès considérable et elle est devenue un des arguments phares pour attester de l’origine divine du texte coranique.
Mais j’arrête là ma présentation afin de transcrire l’énigme en question telle qu’elle a été rapportée par les professeurs Talbi et Bucaille :
« Et Pharaon dit: ‹Ô notables, je ne connais pas de divinité pour vous, autre que moi. Haman, allume-moi du feu sur l'argile puis construis-moi une tour peut-être alors monterai-je jusqu'au Dieu de Moïse. Je pense plutôt qu'il est du nombre des menteurs›. (Sourate al-Qasas, verset 38).
Hâmân est un personnage dont le nom est mentionné avec Pharaon dans le Coran pendant la vie du prophète Moise. Homme parmi les plus proches de Pharaon, il est cité dans six versets différents du Coran.
Le nom de Hâmân n'est jamais mentionné dans les parties de la Torah concernant la vie de Moïse. Cependant, nous rencontrons Hâmân dans les derniers chapitres de l'Ancien Testament, présenté comme assistant d'un roi babylonien cruel envers les Israélites aux environs de 1100 ans après Moïse.
Que disent les inscriptions égyptiennes hiéroglyphiques anciennes á propos de « Hâmân »?
La réalité relative au nom Hâmân a été démontrée seulement à la suite du déchiffrement de l'alphabet hiéroglyphique égyptien, et de la découverte de ce nom dans les manuscrits antiques.
Avant ces découvertes, les écritures et les inscriptions de l'Égypte Antique ne pouvaient pas être déchiffrées. La langue de l'Égypte Antique, qui a traversé les âges, était de nature hiéroglyphique. Cependant, avec la propagation du christianisme et d'autres influences culturelles dans les 2ème et 3ème siècles, l'Égypte a abandonné ses croyances antiques et l'écriture hiéroglyphique. Oubliés, les hiéroglyphes ne purent par la suite être lus par personne, jusqu'il y a environ 200 ans avant notre jour.
Le mystère de ces hiéroglyphes égyptiens antiques a été levé en 1799 grâce à la découverte d'une tablette appelée pierre de Rosette datée de 196 avant J.C. L'importance de cette pierre résidait dans l'inscription qui se composait de trois formes différentes d'écriture: hiéroglyphique, démotique (une forme simplifiée de l'écriture hiératique égyptienne antique) et grecque. Ce fut à l'aide du manuscrit grec que ces écritures ont été décodées. La traduction de l'inscription a été complétée par un Français nommé Jean-François Champollion. Ainsi, furent mis à jour à travers ces écritures d'abord un langage oublié, ensuite des événements historiques. Ceci permit de jeter une grande lumière sur la civilisation, la religion et la vie sociale de l'Égypte Antique.
Avec le décodage de l'hiéroglyphe, on a pu découvrir que le nom Hâmân était en effet mentionné dans des inscriptions égyptiennes. Ce nom a été donné à un monument dans le musée de Hof à Vienne. (Walter Wreszinski, Aegyptische Inschriften aus dem K.K. Hof Museum in Wien, 1906, J. C. Hinrichs' sche Buchhandlung)
Dans le dictionnaire "People in the New Kingdom", préparé en se basant sur la collection entière d'inscriptions, Hâmân est mentionné comme étant "le chef des carrières de pierre". (Hermann Ranke, Die Ägyptischen Personennamen, Verzeichnis der Namen, Verlag Von J. J. Augustin in Glückstadt, Band I, 1935, Band II, 1952)
Le nom Hâmân est donc une désignation qui a bel et bien existé. Il a signifié : Chef des ouvriers de carrières. Ainsi la phrase de pharaon : (Ô Hâmân, bâtis moi une tour... prend sens et devient : Ô Chef des ouvriers de carrières, construis moi une tour.. !!
Le Coran nous fournit donc une information historique qui ne pourrait pas avoir été possédée ou comprise pendant la période du Prophète. »
Personnellement cette histoire m’intrigue et je suis plutôt enclin à la croire mais je ne veux influencer personne, chacun est libre de se faire sa propre opinion.