Enfermés pendant huit heures au bureau, on a du mal à croire que derrière les murailles administratives la vie continue son petit bonhomme de chemin.
Huit heures d'apnée pendant lesquelles on met sa vie entre parenthèses et on tolère stoïquement cet emprisonnement volontaire afin de gagner de quoi faire bouillir la marmite d'autant plus que cette maudite marmite a des goûts de luxe.
Le plus drôle dans tout cela, c'est qu'une horde de va-nu-pieds, demandeurs invétérés d'emploi vous envient votre prison dorée. Ils n'attendent qu'un signe de fléchissement de votre part pour vous expulser manu militari de votre paradis pénitentiaire.
A vrai dire, je peux difficilement leur en vouloir. Il n'y a pas si longtemps j'étais l'un des leurs assis dans la même tranchée et essayant tant bien que mal de me frayer un chemin vers la douce lumière de la vie professionnelle tel un jeune spermatozoïde frétillant fébrilement de la queue pour atteindre le Graal ovulaire.
Nous vivons ainsi dans un état perpétuel d'aliénation. Tout d'abord aliénation de ceux qui cherchent désespérément un emploi décent afin d'affirmer leur être et pouvoir s'élever dans la hiérarchie sociale. Mais également aliénation de ceux qui ayant trouver une place dans la vie active ne peuvent s'empêcher d'éprouver un sentiment récurrent d'inconfort et de gêne.
Pour rester dans le même registre crypto-communiste, je fais mienne cette interrogation du camarade Vladimir Ilitch Oulianov « que faire ? »
Sans doute rien du tout. Je vais continuer à m'embourgeoiser allègrement mais en pratiquant tout de même une activité physique constante afin de garder ma silhouette chétive de va-nu-pieds.
1 commentaire:
ca fait 5 ans que je vais chaque matin a mon petit cage doré !! pour ne pas sentir la monotonie il n'ay rien de mieux que de passer a la salle de sport la plus lointaine de bureau,de sortir avc des amis dautres secteurs professionnel et si possible avoir des wk avc ta cherie sans penser aux dossier ! :)
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