Il est incontestable que Nessma TV a su créer le buzz autour d’elle à coups de spots aguicheurs et de sketchs un peu osés au goût de certains esprits conservateurs. Cependant sur le plan du fond cette chaîne n’a rien proposé de révolutionnaire qui puisse expliquer l’emballement médiatique actuel.
Côté programmation sa direction a fait dans la facilité se contentant de rediffuser des séries américaines et syriennes pour ratisser large et essayer d’appâter la ménagère de tout âge et de toute condition. Pour ce qui est des émissions phares de la chaîne, l’une n’est qu’une pâle copie du grand journal de Canal+ le talent en moins, l’autre surnommée pompeusement « envoyé spécial Maghreb » fait dans le recyclage journalistique en rediffusant de vieux reportages de l’émission française originale. Enfin s’agissant de la Star Academy c’est encore un concept vieillissant dénué de toute créativité et qui commence à être abandonné sous d’autres cieux (c’est le cas par exemple pour TF1).
Qu’est ce qui explique donc que Nessma TV puisse susciter une telle polémique?
Cela s’explique tout d’abord par la pauvreté du paysage audiovisuel tunisien qui fait que même le moindre épiphénomène peut prendre des proportions démesurées. Une autre explication est à trouver dans la montée du puritanisme au sein d’une certaine frange de la société tunisienne qui voit rouge dés qu’on évoque, même sur le ton de blague, des sujets qu’elle considère comme tabous.
Quoi qu’il en soit tout ce tapage journalistique n’a rien de sérieux et je ne sais pas pourquoi mais cette affaire me rappelle un proverbe bien de chez nous qui dit ceci : des témoins et des hurlements pour l’exécution d’un hérisson.
1 commentaire:
Ce n'est pas une chaîne que je regarde étant donné mon très faible niveau en arabe mais le peu que j'ai vu concernait le remake du "Grand Journal" de Canal +. J'ai trouvé les présentateurs dynamiques et c'est un début de "détente" par rapport à tous ces présentateurs (trices) qu'emploient les chaînes du Maghreb, présentateurs et "trices" en général maquillés et coiffés comme des poupées du musée Grévin et qui débitent des textes bien polis et bien lissés (on peut même allier les deux).
Quand on entend le tunisien parler dans la rue ou ailleurs, je trouve étonnant qu'une certaine liberté de ton soit tout de suite qualifiée de scandaleuse.
En général, toute nouveauté est commentée "à charge"...
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