Je viens récemment de lire un article de presse qui traitait de la problématique du don d’organes en Tunisie. L’auteur expliquait que malgré les nombreuses compagnes de sensibilisation effectuées dans tout le pays, les dons d’organes demeuraient en deçà des objectifs fixés.
L’auteur s’est également demandé pour quelle raison les familles tunisiennes sont encore très réticentes à l'égard de ce type de dons malgré son aspect humanitaire indéniable.
Il est clair que le don d’organes est un sujet qui ne peut laisser personne indifférent car il nous renvoie, qu’on le veuille ou non, à notre propre mort ou du moins à celle d’un de nos proches. Il est donc difficile d’aborder sereinement un tel sujet aussi chargé émotionnellement.
Personnellement et sur un plan purement théorique je ne peux que cautionner le don d’organes. C’est un acte d’une grande noblesse et qui démontre la capacité des êtres humaines à se soucier du sort de leurs semblables et à faire preuve de compassion même dans les moments les plus difficiles.
D’ailleurs pour parler crûment, à choisir entre laisser un cœur ou un foie se décomposer dans la tombe et servir de festin pour les vers ou en faire don afin d’offrir une nouvelle vie à un malade, la question est toute tranchée.
Oui mais voilà, je n’arrive pas encore à dépasser ma réticence malgré la pertinence et la justesse des arguments évoqués, ni à enlever de mon esprit l’image de mon cadavre ou celui d’un de mes proches étendu inerte sur une quelconque table d’opération et qu’un apprenti chirurgien charcute à tout va.
Cette pensée peut paraître aberrante ou insensée mais s’agissant de la question du don d’organes comme d’ailleurs pour tant d’autres, je ne peux m’empêcher de faire mienne cette citation du poète latin Ovide : « je vois le bien, je l’approuve et je fais le mal. »
2 commentaires:
Nous sommes effectivement nombreux à vouloir mais à ne pas pouvoir nous y résoudre. Bizarrement, l'idée de se faire bouffer inutilement par des vers ne semble pas compromettre notre "intégrité" corporelle.
L'espoir est certainement dans les générations futures. Mon fils, par exemple, parle de don d'organes comme une évidence, une attitude citoyenne, comme de la nécessité de préserver la planète. Les croyances religieuses jouent certainement un grand rôle dans ces appréhensions.
La notion du don (argent, sang, organe) sous nos cieux, amène à mon avis à évoquer le sujet de la transparence. Les termes du contrat ont-ils étaient respectés, l'organe a t-il était transplanté sans contre partis quelconque, a t-on respecté les priorités, et ainsi de suite...
A chaque fois où l'occasion se présente, je fais don de mon sang et je ne compte plus les fois où je l'ai fais, mais je ne suis toujours pas sur que la banque du sang ne vas pas se faire des sous sur mon dos, connaissant notre réalité, cela me révolte, mais je donne.
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