samedi 5 novembre 2011

La télévision tunisienne ou lorsque la médiocrité devient un art

Quelle que soit l’opinion que l’on ait de la télévision tunisienne, elle a néanmoins une qualité que personne ne peut lui nier, c’est sa capacité étonnante à persévérer sur la voie de la médiocrité.

Dans les premiers mois de l’effervescence révolutionnaire on avait cru que notre chère télévision nationale allait pouvoir changer en réalisant sa propre révolution cathodique mais c’était mal connaître son degré d’enracinement dans le mauvais goût et la futilité la plus affligeante.

Il n’y a qu’à regarder les journaux télévisés de 20 heures de la semaine écoulée pour comprendre à quel point les choses semblent immuables au sein de l’équipe de rédaction et hermétiques à toute volonté de changement. Aucune analyse de fond n’est fournie aux téléspectateurs. Aucun sujet d’ordre politique n’a été présenté alors que des transactions se déroulent actuellement pour former un gouvernement d’intérêt (ou d’union) national d’une importance capitale pour l’avenir du pays. La majorité des reportages proposés avaient pour objet le sacro-saint mouton de l’Aïd à tel point que j’avais l’impression de regarder un documentaire animalier et non un journal télévisé digne de ce nom.

De plus et jusqu’à maintenant, la télévision tunisienne rechigne à se doter d’un magazine d’investigation qui aurait pour objectif de traiter des sujets de fond relatifs par exemple aux phénomènes de corruption ou de marché noir pour ne citer que ces deux là.

Alors que normalement nos journalistes jouissent désormais de la liberté d’expression, aucun signe d’utilisation réelle de cette liberté ne transparaît sur les ondes de la télévision étatique. Au début des années 90 un magazine comme « El Mindhar » avait pu capter l’intérêt des téléspectateurs grâce à sa relative liberté de ton ce qui a d’ailleurs précipité son élimination de l’antenne. Pourquoi de nos jours est-t-il si difficile de reproduire une expérience analogue.

Il est grand temps que les choses changent au sein de la télévision nationale afin que le téléspectateur tunisien puisse en avoir pour le prix de sa redevance.

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