Alors
que les dirigeants d’Ennahdha ne cessent de clamer haut et fort leur
attachement viscéral à la cause palestinienne, voilà que le journal britannique
« The Economist » nous révèle dans un article paru cette semaine que
Rached Ghannouchi aurait rencontré en catimini des israéliens lors de son
périple américain. Notre cheik adoré leur a semble-t-il adressé un message
rassurant en leur indiquant, toujours selon le journal, que « la
constitution tunisienne n’interdira pas les contacts futurs avec les
israéliens. »
Si
cette nouvelle se confirme, cela voudrait dire clairement que les instances
dirigeantes du parti islamiste ne parviennent pas à trouver l’équilibre entre
la moralité qu’ils revendiquent et les exigences de la realpolitik.
Je
me demande comment Samir Dilou « le porte-démenti officiel » du parti
va réagir à ces nouvelles révélations compromettantes ?
Pour
ma part je lui conseillerais volontiers de soutenir qu’il s’agit d’une tactique
guerrière très élaborée visant à rassurer l’ennemi sioniste pour mieux le
piéger plus tard. Cette stratégie ingénieuse serait la manifestation sublime de
l’art de la guerre selon Ghannouchi et s’inscrirait dans le droit fil de la
célèbre parole prophétique : « la guerre est une tromperie ».
Les
méchants sionistes seront tellement aveuglés par cet excès de douceur et de
gentillesse, qu’ils baisseront la garde ce qui permettra aux valeureuses armées
islamistes de leur infliger une défaite cuisante.
Une
telle justification de cette « supposée » entrevue américaine
trouvera sans doute grâce aux yeux des militants de base du parti islamiste qui
se chargeront de la défendre contre les critiques honteuses des opposants. Je
les entends déjà fustiger la mollesse des partis modernistes et leur incapacité
à imaginer des tactiques guerrières aussi ingénieuses.
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