samedi 10 décembre 2011

La Tunisie vaut bien un shalom


Alors que les dirigeants d’Ennahdha ne cessent de clamer haut et fort leur attachement viscéral à la cause palestinienne, voilà que le journal britannique « The Economist » nous révèle dans un article paru cette semaine que Rached Ghannouchi aurait rencontré en catimini des israéliens lors de son périple américain. Notre cheik adoré leur a semble-t-il adressé un message rassurant en leur indiquant, toujours selon le journal, que « la constitution tunisienne n’interdira pas les contacts futurs avec les israéliens. »

Si cette nouvelle se confirme, cela voudrait dire clairement que les instances dirigeantes du parti islamiste ne parviennent pas à trouver l’équilibre entre la moralité qu’ils revendiquent et les exigences de la realpolitik.

Je me demande comment Samir Dilou « le porte-démenti officiel » du parti va réagir à ces nouvelles révélations compromettantes ?

Pour ma part je lui conseillerais volontiers de soutenir qu’il s’agit d’une tactique guerrière très élaborée visant à rassurer l’ennemi sioniste pour mieux le piéger plus tard. Cette stratégie ingénieuse serait la manifestation sublime de l’art de la guerre selon Ghannouchi et s’inscrirait dans le droit fil de la célèbre parole prophétique : « la guerre est une tromperie ».

Les méchants sionistes seront tellement aveuglés par cet excès de douceur et de gentillesse, qu’ils baisseront la garde ce qui permettra aux valeureuses armées islamistes de leur infliger une défaite cuisante.

Une telle justification de cette « supposée » entrevue américaine trouvera sans doute grâce aux yeux des militants de base du parti islamiste qui se chargeront de la défendre contre les critiques honteuses des opposants. Je les entends déjà fustiger la mollesse des partis modernistes et leur incapacité à imaginer des tactiques guerrières aussi ingénieuses.



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