mercredi 29 avril 2009

Islam et esclavage

L’islam est-il une religion esclavagiste ? Pour un musulman une telle interrogation peut sembler choquante voire même blasphématoire. En effet, dés notre prime enfance on nous a enseigné que l’islam est la religion de la tolérance et du respect d’autrui, une religion qui prône ouvertement les valeurs d’égalité et de justice. D’ailleurs s’agissant d’esclavage, qui ne connaît pas la fameuse anecdote de la libération, par le compagnon du prophète Abu Baker, de l’esclave Bilal d’Abyssinie qui par la suite devint le premier muezzin de l’islam.


Tout cela est bien vrai, mais on ne peut pas passer sous silence le fait que l’islam n’a jamais interdit l’esclavage. Certes, dieu dans le coran ainsi que le prophète lui-même ont fortement incité les fidèles à affranchir les esclaves. Néanmoins inciter ou encourager n’est pas interdire.


Comment alors l’islam peut-il concilier entre le principe d’égalité de tous les êtres humains en droits et en dignité et le fait qu’il tolère l’existence de l’esclavage ?


En tant que croyant cette contradiction me dérange, elle n’altère pas ma foi mais elle me pose un réel dilemme moral. D’ailleurs les islamophobes n’hésitent pas à étaler cette contradiction au grand jour et à l’utiliser afin de pourfendre l’islam et les musulmans.


On peut toujours rétorquer que les autres religions monothéistes regorgent elles aussi de contradiction voire même d’abominations en tout genre (il n’y a qu’à lire attentivement l’ancien testament pour s’en rendre compte) mais un tel argument ne me satisfait pas. En effet, le fait que l’œil du voisin soit transpercé par une poutre, ne rend pas le fétu incrusté dans le mien plus supportable.


Pour quelle raison donc le bon dieu n’a-t-il pas clairement prohibé l’esclavage et n’a-t-il pas jugé nécessaire de menacer les esclavagistes de son courroux ?


Afin que mon cœur de croyant se rassure, il me faut absolument trouver une réponse convaincante. Je pose donc comme postulat que dieu dans son infinie sagesse ne peut légitimement pas se contredire. Il en découle que le principe d’égalité entre les hommes et la non prohibition de l’esclavage ne sont pas à mettre sur le même plan. Le premier est un principe immuable, la seconde est une règle temporaire contingente.


Ce qui le prouve c’est l’insistance du texte coranique sur la nécessité d’affranchir les esclaves. En islam donc l’esclavage n’est pas considéré comme inhérent à la condition humaine mais il s’agit uniquement d’une pratique transitoire propre à une phase historique bien spécifique.


L’islam ne pouvait pas prohiber l’esclavage à son époque car cela aurait irrémédiablement entravé sa propagation puisqu’il se serait mis en marge des réalités politiques et économiques de son contexte historique.


Certes la révélation est une manifestation du divin dans l’espace temporel. Mais cette manifestation aussi transcendante soit-elle, ne pouvait pas faire abstraction de la réalité humaine de l’époque où elle s’est manifestée.


Il serait donc préjudiciable d’appliquer notre vision contemporaine des choses à certains aspects de la religion qui sont étroitement imbriqués dans leur contexte historique. D’où l’importance des approches exégétiques du texte sacré qui vont permettre de discerner ce qui est immuable de ce qui est contingent. Une telle distinction doit se faire sur la base des principes d’égalité, de justice et de liberté qui sont le socle de ce qu’on appelle communément aujourd’hui « les droits fondamentaux de l’Homme ».

dimanche 26 avril 2009

Michel Onfray : de l’athéisme militant à l’islamophobie perfide

Pour ceux qui n’auraient pas la chance ou plus exactement la malchance de le connaître, Michel Onfray est un philosophe mondain surmédiatisé et qui à l’instar d’un Bernard-Henri Levy ou d’un André Glucksman, colporte « sa bonne parole » d’un plateau télé à un autre.

Onfray a connu son petit quart d’heure de gloire grâce à un ouvrage intitulé « traité d’athéologie » dans lequel, en preux chevalier militant de l’athéisme, il a entrepris une critique systématique et virulente des croyances religieuses monothéistes et plus particulièrement du christianisme et de l’islam.

Il faut avouer que par les temps qui courent, être taxé d’islamophobe c’est presque un compliment. D’ailleurs, sur un curriculum vitae de philosophe médiatique, c’est une référence qui vous ouvre des perspectives télévisuelles et radiophoniques alléchantes.

Cependant, l’islamophobie pratiquée sous couvert de critique des religions, étant un fonds de commerce très à la mode, pour pouvoir exister, nos chers philosophes médiatiques n’hésitent pas à verser dans la surenchère la plus éhontée et tant pis pour la morale philosophique.

En matière de surenchère le sieur Onfray surclasse tous ses petits camarades. Chez lui la critique cède souvent la place à la calomnie et à la grossièreté les plus abjectes. A titre d’exemple, en page 207 de son ouvrage on peut lire ceci : Mahomet est « un homme qui ramasseur du crottin des chameaux, ne savait pauvre bougre, ni lire ni écrire… »

Il se peut que mes connaissances philosophiques ne soient pas aussi développées que celles de Monsieur Onfray mais en quoi une telle phrase délibérément provocatrice sert-elle la critique rationnelle. Chez Onfray tout n’est qu’insulte et sarcasme, l’auteur est délibérément méprisant envers ceux qu’il considère comme ses adversaires c'est-à-dire les croyants. Le ton de l’ouvrage n’est pas celui du débat qui procède par argumentation. C’est au contraire celui de l’invective.

A propos de l’islam il écrit également : « moderniser la religion musulmane, vivre un islam laïque, moderne républicain sont des billevesées intenables ».

Ou encore : « l’islam est structurellement archaïque : point par point, il contredit tout ce que la philosophie des lumières a obtenu depuis le 18ème siècle… ».

Michel Onfray a tout à fait le droit de critiquer l’islam et ses symboles, libre à lui même de le démystifier à souhait. En revanche, lorsque la critique n’apporte rien de constructif et que le philosophe se transforme à la fois en juge et en bourreau et qu’il condamne sans appel une religion dans son ensemble, je considère personnellement que cela est une insulte pour tous les musulmans libéraux qui croient en leur religion et qui essayent de la réformer de l’intérieur. C’est une insulte pour tous les libres penseurs musulmans tels notamment Malek Chebel ou Mohammed Talbi qui n’ont eu de cesse de professer un islam tolérant et progressiste.

Il fut un temps où la scène philosophique française était capable de produire des génies à l’instar des Sartre, Foucault et Merleau-Ponty qui ne pouvaient que vous inspirer du respect même si vous ne partagiez pas leurs opinions. Hélas et pour paraphraser un proverbe bien de chez nous : cette flamme sacrée de la philosophie française n’a laissée derrière elle que des cendres futiles.

samedi 25 avril 2009

Pourquoi avons-nous encore peur du don d’organes ?

Je viens récemment de lire un article de presse qui traitait de la problématique du don d’organes en Tunisie. L’auteur expliquait que malgré les nombreuses compagnes de sensibilisation effectuées dans tout le pays, les dons d’organes demeuraient en deçà des objectifs fixés.

L’auteur s’est également demandé pour quelle raison les familles tunisiennes sont encore très réticentes à l'égard de ce type de dons malgré son aspect humanitaire indéniable.

Il est clair que le don d’organes est un sujet qui ne peut laisser personne indifférent car il nous renvoie, qu’on le veuille ou non, à notre propre mort ou du moins à celle d’un de nos proches. Il est donc difficile d’aborder sereinement un tel sujet aussi chargé émotionnellement.

Personnellement et sur un plan purement théorique je ne peux que cautionner le don d’organes. C’est un acte d’une grande noblesse et qui démontre la capacité des êtres humaines à se soucier du sort de leurs semblables et à faire preuve de compassion même dans les moments les plus difficiles.

D’ailleurs pour parler crûment, à choisir entre laisser un cœur ou un foie se décomposer dans la tombe et servir de festin pour les vers ou en faire don afin d’offrir une nouvelle vie à un malade, la question est toute tranchée.

Oui mais voilà, je n’arrive pas encore à dépasser ma réticence malgré la pertinence et la justesse des arguments évoqués, ni à enlever de mon esprit l’image de mon cadavre ou celui d’un de mes proches étendu inerte sur une quelconque table d’opération et qu’un apprenti chirurgien charcute à tout va.

Cette pensée peut paraître aberrante ou insensée mais s’agissant de la question du don d’organes comme d’ailleurs pour tant d’autres, je ne peux m’empêcher de faire mienne cette citation du poète latin Ovide : « je vois le bien, je l’approuve et je fais le mal. »

mardi 21 avril 2009

Déchéance

Interrogé sur les choses dont il avait le plus peur, l’écrivain autrichien Stéphane Zweig avait répondu : « je ne crains rien, ni l’échec, ni l’oubli ; je ne redoute que la maladie, l’âge et l’amertume ».

En lisant cette réponse j’avais cru qu’elle émanait d’un vieil écrivain abandonné par ses forces et au crépuscule de sa vie. Je fus donc surpris en découvrant que Zweig a prononcé ces mots à l’âge de 30 ans. Un âge où normalement on a encore toute la vie devant soi et où on est rarement sujet à ce genre de pensées morbides.

Mais en y réfléchissant bien, on se rend compte à quel point la santé et la vigueur corporelle ne tiennent qu’à un fil. Nombreux sont ceux, qui à cause d’un aléa imprévu, se sont retrouvés prisonnier de leur propre corps piégés par la souffrance et la maladie. Devenus impotents ou grabataires, leur vie à basculer du jour au lendemain.

La déchéance physique d’un être humain n’est pas belle à voir, elle nous renvoie à notre propre faiblesse organique et à la vulnérabilité congénitale de notre existence. Cette déchéance qui vous prive d’une part de votre humanité, comment y faire face ? A quoi peut-on s’accrocher ? A la religion, à la promesse d’une vie meilleure ? Doit-on se résigner et accepter dignement son sort ou bien maudire son destin et se cloîtrer dans son amertume et dans sa haine ?

Embarqués à bord du grand vaisseau de la vie, on a trop souvent tendance à oublier que notre destinée demeure à la merci d’un vent de travers susceptible à chaque instant de la faire chavirer.

samedi 18 avril 2009

Révolution télévisuelle

Lorsque j’étais enfant, l’italien était ma langue télévisuelle je l’ai apprise grâce à des parents cathodiques aussi célèbres que Pippo Baudo, Raffaella Carra ou encore Gianfranco Magalli.

Avec l’avènement des chaînes françaises, la langue de Dante a cédé la place à la langue de Molière. De nombreux jeunes tunisiens ont ainsi pu parfaire leur apprentissage de la langue française en regardant les divers programmes que débitaient à longueur de journée les chaînes francophones.

Certes, il y avait toujours une partie du public tunisien qui préférait les chaînes arabes et les feuilletons égyptiens mais à cette époque de la préhistoire satellitaire, l’offre télévisuelle arabe était quasi-inexistante et se résumait à quelques chaînes nationales insipides et à la programmation désuète.

Le règne télévisuel de la langue française était donc indiscutable. Il a même été renforcé par l’intrusion dans le paysage audiovisuel tunisien de la défunte canal horizon. Néanmoins cet état des choses qui pouvaient paraître à certains comme immuable, allait très vite changer et on a ainsi assisté en l’espace en quelques années à une vraie révolution cathodique dans les chaumières tunisiennes.

Comme toute révolution, ses prémices étaient déjà présentes mais personne ne semblait les voir. Tout d’abord on a eu l’émergence des fameux bouquets satellitaires cryptés TPS et Canal Satellite. Cette apparition a dans un premier temps renforcé la présence des chaînes françaises car il était facile de les pirater et les récepteurs numériques se vendaient comme des petits pains. Dans le palmarès de l’audimat, les chaînes françaises caracolaient toujours en tête même si parfois Aljazeera pointait parfois le bout de son nez mais sa présence dans le classement n’était qu’épisodique et liée à la survenance d’événements importants.

Cette phase transitoire dura quelques années puis soudainement les pirates russes, chinois et algériens n’arrivaient plus à craquer aussi facilement le cryptage des bouquets satellitaires français. Au début ces périodes de sécheresse télévisuelle ne duraient pas beaucoup, mais au fil du temps ce qui était l’exception devint la règle et il a bien fallu se résigner à ranger sa carte viaccess aux oubliettes et à abandonner sa télécommande.

Les plus chanceux se sont rabattus sur leurs vieux récepteurs analogiques afin de pouvoir continuer à regarder les quelques chaînes françaises qui demeuraient encore non cryptées et tant pis pour la qualité du son et de l’image. Tels des résistants français écoutant en cachette radio Londres, ces irréductibles analogiques étaient les derniers survivants de la francophonie télévisuelle.

La nature ayant horreur du vide, cette quasi-disparition des chaînes françaises du monde numérique a permis aux tunisiens de se familiariser avec l’univers des chaînes satellitaires arabes qui, à la même époque, avaient commencé à déployer leur arsenal impressionnant de clips racoleurs, de prédicateurs enfiévrés et de feuilletons en tout genre.

L’offensive de charme de ces chaînes s’est accentuée ces derniers temps avec l’apparition des chaînes thématiques qui diffusent les séries et les films américains en VO sous-titrées en arabe. Ainsi, même les tunisiens qui affichaient de l’indifférence ou de l’hostilité à l’égard des chaînes arabes ont été subjugués par cette nouvelle offre télévisuelle.

Mais que l’on soit pour ou contre cette petite révolution cathodique, elle aura au moins le mérite de permettre aux jeunes générations d’avoir plus de facilité avec la langue de Shakespeare. Quant aux promoteurs de la francophonie, ils ne peuvent s’en prendre qu’à eux-mêmes si l’aura et l’influence de la langue française déclinent à vue d’œil dans nos contrées.

samedi 11 avril 2009

Chiffres du divorce en Tunisie : du pain béni pour les conservateurs

Selon des statistiques qui viennent récemment d’être publiées, la Tunisie aurait l’un des taux les plus élevés du monde arabe en matière de divorce. Les chiffres fournis montrent également que les demandes de divorce émanent principalement de la gent féminine.

La publication de cette statistique dans certains médias électroniques tunisiens a suscité une multitude de commentaires désapprobateurs de la part des internautes qui ont dénoncé à l’unisson cette augmentation des divorces au sein de la société tunisienne.

Jusque là rien d’anormal, il faut dire que dans l’imaginaire collectif le divorce ne jouit pas d’une bonne réputation. En revanche, ce qui m’a interpellé dans les commentaires qui ont été formulés, c’est leur dénonciation infecte de la réglementation tunisienne relative au statut personnel et plus particulièrement la liberté, qu’elle accorde aux femmes, de demander le divorce. Pour les commentateurs les chiffres du divorce démontrent l’échec cuisant du modèle sociétal tunisien qui en voulant singer l’occident a perdu son identité et ses vrais repères.

Les auteurs de ces commentaires ont d’ailleurs clairement affiché leurs orientations idéologiques puisque leur critique s’est fondée sur les mêmes arguments religieux que rabâchent à longueur de journée les prédicateurs enturbannés des chaînes satellitaires arabes.

Pour ma part, je considère que les statistiques fournies doivent être interprétées dans un sens positif. Certes, la séparation d’un couple quelle qu’en soit la raison est un constat d’échec dont les deux protagonistes doivent assumer la responsabilité et les conséquences. Cependant mettre fin à une union bancale est un geste salutaire qui permet de sauver ce qui peut encore l’être et de pouvoir espérer recommencer sous de meilleures auspices la quête d’un nouveau bonheur conjugal.

Cela démontre également la maturité d’une société dont les membres acceptent l’inévitable conséquence de leurs fautes ou mauvais jugements au lieu de les répéter à l’infini. Dans d’autres pays arabes, la peur du regard des autres et le manque d’éducation et de maturité des hommes et des femmes poussent les couples à rester ensemble et à se supporter au-delà du supportable alors que l’amour ou l’entente qui avaient jadis existé ont depuis longtemps laissé la place à des sentiments de haine ou pire encore de dégoût.

De même, le fait que dans la société tunisienne les divorces soient en majorité réclamés par les femmes (chose qui a scandalisé au plus haut point les défenseurs des valeurs familiales « ancestrales ») prouve que la femme tunisienne a acquis une grande confiance en elle-même et en ses moyens.

Combien de femmes même en Europe aimeraient se détacher d’un mari violent ou alcoolique mais elles n'y arrivent pas à cause de leur manque de moyens matériels ou d’éducation. Elles craignent donc de quitter le domicile conjugale et se résignent faute d’alternatives viables à rester à la merci de leurs bourreaux.

Ce qui me fait dire que derrière cette défense des valeurs familiales dont se targuent les commentateurs de ces chiffres, il y a une tentative insidieuse visant à remettre en cause ce droit important dont jouissent les femmes tunisiennes et que les extrémistes religieux n’ont jamais pu digérer.

D’ailleurs, si le nombre de divorce est plus important chez nous que dans les autres pays arabes c’est sûrement parce que nos femmes peuvent en faire la demande à l’inverse des autres femmes. La comparaison en la matière entre la Tunisie et les pays de la région est donc erronée faute de similitudes.

Gageons que si demain les autres femmes arabes se voyaient octroyer les mêmes droits que leurs homologues tunisiennes, la courbe des divorces dans ces pays grimperait de façon exponentiel.

jeudi 9 avril 2009

Lexique journalistique du viol

En parcourant ces derniers temps la rubrique des faits divers des journaux nationaux j’ai été effaré par la multiplication des affaires de viol perpétrées le plus souvent avec une grande sauvagerie.

J’ai également été interpellé par la manière avec laquelle les journaux d’expression française relatent ce type d’événements sordides. Il y a comme une entente tacite entre les chroniques judiciaires pour recourir à un lexique et à une phraséologie inspirés principalement du règne animal.

Ainsi, la victime est toujours comparée à une proie sans défense quant à l’agresseur il est tour à tour qualifié de loup assoiffé, de prédateur féroce ou encore de bête impitoyable. De même, l’endroit où le violeur emmène sa victime pour commettre son forfait est décrit comme une tanière ou un repère. Cette approche réductrice porte surtout tort à la victime qui perd son statut de femme au profit de celui peu valorisant de proie déshumanisée.

A vrai dire, ce qui me gêne le plus dans ce recours quasi-systématique aux métaphores animalières, c’est qu’il est susceptible de faire naître dans l’esprit des lecteurs l’idée que la survenance de ce genre de crimes abominables est inéluctable comme l’est la capture et la mise à mort d’une gazelle par un fauve dans la savane africaine.

Certes on peut comprendre que les journalistes veuillent trouver une accroche stylistique originale pour relater des crimes aussi immondes, mais cela risque de banaliser le viol en le rattachant (même de manière inconsciente) à une fatalité naturelle comme celle qui prévaut au sein du monde animal.

dimanche 5 avril 2009

Ma liste de haine

Arrivé à un âge où il me fallait absolument mettre en application le fameux principe socratique « connais-toi, toi-même », j’ai décidé de commencer ce travail introspectif en établissant une liste pour recenser de manière méthodologique tous les petits merdeux dont la seule présence suffit à me pourrir la journée. Une sorte de "hate list" comme diraient les anglais.

Certes j’aurais pu commencer par une liste des gens et des choses que j’apprécie mais étant un salopard dans l’âme, je ne pense pas que je puisse rédiger une telle liste couleur rose bonbon avec les points des « i » en forme de jolis petits cœurs.

S’agissant de ma liste de haine elle comprend notamment (j’insiste sur le notamment) :

1- Les amateurs de Amrou Khalid. C'est-à-dire tous les fans inconditionnels de ce bonobo moustachu qui ne perdent pas une miette de ses discours et qui sont comme hypnotisés par les reflets scintillants de sa Rolex dorée gagnée à la sueur de ses prêches télévisuels. D’ailleurs si quelqu’un ose émettre une critique à l’encontre de leur nouveau prophète, ils (et surtout elles) sont prêts à lui sauter à la gorge pour lui arracher une oreille dans un geste digne de celui de Tyson face à Holifield.

2- Les mordus de facebook tous ces petits cons qui y passent leur journée et qui vous regardent d’un air complètement ahuri comme si vous étiez venus bosser en ayant seulement mis un slip kangourou seulement parce que vous avez eu la naïveté de leur avouer que vous n’avez pas encore créé un compte.

3- Les chauffeurs de taxi bavards qui vous gavent avec leurs histoires à la con sur la pluviométrie et le beau temps à tel point qu'on dirait qu’ils sont tous des propriétaires terriens. Autre sujet de conversation qu'ils affectionnent c'est l’impolitesse des tunisiens au volant alors que c’est eux les champions du monde en matière d’incivilité sur la voie publique.

4- Les propriétaires de salons de thé qui le week-end ne servent que le café Lavazza et vous le font payer la peau des fesses. Au prix où ils le vendent leur jus de chaussettes c’est Jacques Vabre lui-même qui devrait venir vous le servir.

5- Les couples nouvellement mariés qui n’arrêtent pas de vous soûler avec les détails de leur voyage de noces : et comment le premier jour un papillon s’est posé à côté d’eux, et comment ils n’ont pas digéré la nourriture de l’hôtel et à quel point ils ont rigolé en se tapant un coup de soleil en même temps. Après une heure passée à écouter un tel récit, même Gandhi aurait eu des envies de meurtre.

6-…

La liste n'est nullement exhaustive d'ailleurs chacun peut établir la sienne c'est un exercice hautement thérapeutique.

Lablebi et patriotisme

On a souvent coutume de dire que ce qui fait l’identité d’un pays ce sont principalement ses symboles nationaux qu’il s’agisse de symboles culturels, architecturaux ou culinaires. Concernant ce dernier point, il est intéressant de constater que certains plats sont irrémédiablement associés dans l’imaginaire collectif à des pays bien spécifiques. Ainsi la Paëlla est toujours rattachée à l’Espagne, les pâtes et la pizza à l’Italie et les sushi au Japon. Cette énumération n’est d’ailleurs pas exhaustive et on peut multiplier à loisir les exemples de ce genre.

Pour ce qui est de la Tunisie, un observateur étranger pourrait considérer que le couscous est sans aucun doute notre plat national. Une telle affirmation même si elle n’est pas totalement erronée, dénote néanmoins d’une vision superficielle des choses car même si le couscous occupe une place de choix dans notre panthéon culinaire, il n’en demeure pas moins que ce plat n’est pas l’apanage des seuls tunisiens puisque nos amis marocains, algériens et libyens peuvent légitimement en revendiquer la paternité.

Pour ma part, je considère que s’il y a un plat exclusivement spécifique à la Tunisie et qui peut aisément être érigé en emblème national c’est sans conteste notre fameux Lablebi. Les tunisiens peuvent d'ailleurs être fiers d’avoir offert au monde ce mets exquis qui constitue la quintessence de notre savoir culinaire millénaire.

Cette évocation du Lablebi me rappelle une anecdote de mon enfance dans laquelle il a joué un rôle de premier ordre. Etant enfant, nous avions reçus dans notre famille des amis français venus séjourner en Tunisie avec leurs enfants.

Dans une tentative de promotion du patrimoine culinaire national, nous les avions gentiment conviés à déguster un bol de Lablebi dans une gargote du centre ville de Tunis dont le slogan publicitaire était « si tu trouve dans ton Kaftegi une dent, c’est que certainement il sera très bon ».

Les amis français étant friands de sensations fortes, nous avions pensé qu’un déjeuner dans un endroit aussi pittoresque allait certainement les enchanter. Mais dans notre souci de satisfaire leur goût pour l’exotisme nous avions oublié les différences structurelles qui existent entre un estomac européen et son homologue arabe.

En effet, une fois le denier pois chiche avalé nos amis français ont tout de suite cherché à atteindre les premières toilettes disponibles. Il était donc clair qu’en matière de sucs gastriques la supériorité de la race arabe n’était plus à démontrer.

Cependant et malgré ce petit accident digestif, nous avions naïvement cru que nos amis gaulois avaient apprécié à sa juste valeur ce mets délicat et raffiné qu’est notre cher Lablebi.

Quelle fut donc ma surprise d’entendre la nuit venue l’un des enfants français demander à son père d’une voix grave et mélancolique : « papa pourquoi ils nous ont fait manger de la nourriture pour chiens ? »

Au son de ces paroles blasphématoires et calomnieuses, la harissa du Lablebli m’est montée au nez et j’ai bondi comme un forcené pour demander des excuses diplomatiques solennelles au nom de ma famille ainsi qu'au nom de tous les fellagas dont le sang immaculé à nourri la terre sacrée de ce pays.

Il y a certaines choses que la dignité patriotique ne peut tolérer. S’ils avaient insulté la chakchouka ou la Mloukhia j’aurais pu laisser faire mais s’agissant de Lablebi c’était Patria o muerte.

dimanche 29 mars 2009

Enfin un bon roman tunisien !!

Je dois avouer que je suis par nature réfractaire à toute manifestation du « génie » littéraire tunisien et ce, pour des raisons qui tiennent à la faiblesse congénitale aussi bien du style que du fond des œuvres tunisiennes.

Partant de là, je fus très agréablement surpris en lisant le roman de Mohamed Bouamoud intitulé « Visages » qui vient récemment de paraître aux éditions Bibliomed, tellement ce livre tranche avec la banalité habituelle des productions littéraires tunisiennes.

Dans un style foisonnant, oscillant entre désespoir et humour, violence et tendresse, ce roman écrit à la première personne, nous relate le quotidien sordide d’un petit fonctionnaire raté « ouvrier aux écritures » comme il se qualifie lui-même qui sans le vouloir, va se trouver mêlé au tumulte de la crise politique et sociale qu’a connue la Tunisie à la fin des années 70.

L’auteur dresse un portrait au vitriol de la société tunisienne de cette époque et de ses différentes composantes. Avec sa plume acerbe, il décrit une société gangrénée par l’hypocrisie et le matérialisme et qui se complaît dans sa propre médiocrité.

Mais au-delà de la trame politico-sociale du livre, ce qui le rend précieux à mes yeux c’est cette plongée dans le Tunis underground des années 70. On y découvre une ville grisâtre et lascive dans laquelle l’auteur met en scène une faune bigarrée composée de putains au grand cœur, de gauchistes lubriques, de journalistes complaisants et de voyous patibulaires.

Tout à la fois récit d’une vie ratée, descente aux enfers racontée sans concessions ni complaisance mais aussi œuvre à la conscience politique forte, « Visages » est un roman noir et poignant qui ne peut vous laisser indifférent.

dimanche 8 février 2009

Ma génération

J’appartiens à une génération bâtarde qui n’a connu ni le temps des révolutions triomphantes, ni celui des idéologies foisonnantes.

J’appartiens à une génération ayant grandi sous l’ère de la télévision unique, du téléphone fixe et qui un jour s’est retrouvée plongée dans une société où les salons de thé et les Hummer poussaient comme des champignons après une averse hivernale.

J’appartiens à une génération désabusée, nostalgique de la Tunisie de papa, de Grendizer et des 404 bâchées.

Une génération qui était avide de Levis 501 et de magnétoscopes tout droit sortis des valises des pèlerins.

J’appartiens à une génération de littéraires, lecteurs assidus de Najib Mahfouz et de Voltaire.

Une génération qui a connu Mickael Jackson noir et qui faute de choix ne sortait pas beaucoup les samedis soirs.

J’appartiens à une génération qui jouait à l’Atari, collectionnait les billes et écarquillait les yeux pour quelques sucreries.

Une génération de transition qui n’a connu ni les centres d’appel, ni les affres de la mondialisation.

J’appartiens à une génération désenchantée qui lisait Majalit Majed et rêvait de libérer la terre occupée.

Une génération bercée par la voix de Néjib Il Khatab qui ne frimait pas et ne jouait pas aux petits Nababs.

J’appartiens à une génération de trentenaire qui a essayé tant bien que mal de faire face à l’adversité et à l’arbitraire.

حنين و رثاء

أحنّ إلى لغة الضاد كما يحن الموج إلى ضفاف الشاطئ ولكن قلّ ما أجد كتابا خطّ بالعربية يستحق القراءة والاهتمام. فأدباؤنا الأفذاذ قد واروا الثراء منذ زمن ومن بقي منهم يكاد عددهم لا يتجاوز عدد أصابع اليد الواحدة.

ورغم كل ما نسمعه عن الأدب الجديد والرواية المعاصرة وما بعد المعاصرة فإن ذلك لا يعدو أن يكون مجرد ترهات وتشدق لا يغني ولا يسمن من جوع أو هو يتنزل على حد عبارة أحد الزملاء في بودقة الأدب المرحاضي.


ومما لا شك فيه أنّ
الأدب العربي يمرّ بأزمة حقيقية و عميقة أو هو بالأحرى لم يخرج من أزمته. و أعتقد أن أزمة الأدب هي في نفس الوقت أزمة لغة. فلغتنا العربية في حالة احتضار سواء على المستوى الأدبي أوالشعبي والغريب في الأمر أنّه لا أحد يأبه لأنّاتها.

ومنذ أن بدأت تجربة التدوين كنت قد تعجبت من اختيار العديد من المدونين اللغة الدارجة عوضا عن الفصحى للتعبيرعن مشاعرهم وأفكارهم ولا أعتقد أنّ ذلك يرجع لجهلهم اللغة العربية وقواعدها وإنما يعدّ ذلك من قبيل التجاهل و الاحتقار.

واللغة كيان حي فلا يمكن أن تتطور وتترعرع إلا إذا أقدم عليها أصحابها فإن هم عزفوا عنها كان مصيرها التلاشي والاضمحلال.

وأخشى ما أخشاه أن يكون قد كتب على لغتنا الموت البطيء وأن يكون مآلها الاندثار كغيرها من اللغات البائدة مثل اليونانية القديمة أو اللاتينية

samedi 7 février 2009

Héritage des femmes et intemporalité du texte coranique

A l’occasion d’un colloque des associations féministes maghrébines qui s’est tenu récemment au Maroc, on a à nouveau remis sur le tapis la question épineuse de l’héritage des femmes en Islam. D’ailleurs comme tout meeting féministe digne de ce nom, les participantes ont vilipendé dans leur déclaration finale les législations maghrébines régissant la matière et ont réclamé à l’unisson l’instauration de l’égalité entre les sexes dans ce domaine.

Personnellement je n’ai rien contre la révision de la législation tunisienne dans ce sens d’autant plus que je n’ai pas de sœurs et que même si j’en avais une ou plusieurs cela ne me gênerait pas de partager avec elles le néant que mon paternel va me léguer.

Plus sérieusement, si je suis enclin à soutenir cette revendication féministe c’est que l’argument que brandissent les partisans du statu quo me semble dépassé. En effet, dire que l’homme doit avoir une part plus importante de l’héritage car à l’inverse de la femme c’est lui qui assume les frais du ménage ne me semble plus d’actualité.

De nos jours, les femmes sont aussi impliquées que leurs homologues masculins dans les dépenses courantes et ce sont elles parfois qui en supportent courageusement la part la plus importante n’hésitant pas à contracter crédit sur crédit pour subvenir aux besoins de leurs familles.

Il est donc injuste qu’elles doivent se contenter d’une part moindre de l’héritage alors qu’elles endossent des obligations financières aussi importantes que les hommes.

Présentées ainsi les choses peuvent paraître assez simples cependant tel n’est pas le cas et ce, en raison des implications religieuses de la problématique de l’héritage.

Les règles légales régissant les successions dans nos sociétés arabes étant d’inspiration islamique, les amender équivaudrait pour certains à remettre en cause la sacralité de la parole divine et par ricochet le principe d’intemporalité des préceptes coraniques (le fameux principe selon lequel le coran, même en ce qui concerne les questions sociales, est valable pour toutes les époques historiques).

En effet, contrairement aux règles relatives à l’esclavage ou à la polygamie dont la remise en cause ne pose pas de réelles difficultés puisque le texte coranique semble lui-même permettre cela, les dispositions afférentes à l’héritage laissent quant à elles peu de place à l’exégèse. Et donc si on abolit ces règles en utilisant des arguments uniquement d’ordre social et qui n’ont pas de fondement textuel qu’est ce qui peut nous empêcher dés lors de toucher à d’autres préceptes telles que ceux relatives aux interdits alimentaires ? Après tout on peut considérer que l’interdiction de manger de la viande de porc n’était justifiée à l’époque du prophète que par l’absence de systèmes frigorifiques performants pouvant permettre le transport et la conservation en toute sécurité de cette viande si particulière.

Que faire alors ? Accepter de réviser les règles relatives à l’héritage et prendre le risque d’ouvrir la boîte de pandore ou bien préserver la parole divine et le statu quo ce qui est de nature à léser toute une partie de la société ?

Pour ma part, je considère que l’argument de l’intemporalité de la parole divine est une vaste escroquerie car comment croire que le bon dieu dans son infinie sagesse n’ait pas pris en compte le développement inéluctable des sociétés humaines. Il s’en suit que les prescriptions coraniques d’ordre social doivent absolument être interprétées dans leur contexte historique.

Il serait indécent et même « blasphématoire » de vouloir sauver le texte au détriment de l’Homme.

jeudi 5 février 2009

Cinecitta ou le nouveau navet du cinéma tunisien

Je viens d’assister à la salle moribonde de l’Alhambra à la projection du film Cinecitta de Brahim Ltaief et le moins qu’on puisse dire c’est que je viens de gaspiller deux heures de mon existence à regarder un film d’une platitude navrante. A choisir, j’aurais sans aucune hésitation accepté de visionner en lieu et place de ce navet intégral un documentaire de cinq heures sur la sexualité des singes bonobos d’Afrique centrale.

Mais avant d’expliquer le pourquoi de mon aversion envers ce film, parlons tout d’abord des quelques points positifs. D’ailleurs, ils sont si peu nombreux qu’on devrait très vite en faire le tour. Ils sont au nombre de deux et ils concernent exclusivement le casting. Tout d’abord, Mohamed Ali Nehdi qui bien qu’il n’apparaisse que dans deux ou trois scènes du film, a tout de même réussi à sortir une prestation plus qu’honorable. Enfin, Raouf ben Amor toujours égal à lui-même, s’en sort indemne d’un film qui, de par sa banalité affligeante, aurait pu mettre à mal son statut d’icône du cinéma tunisien. Tel ne fut pas le cas pour Fethi Heddaoui l’autre guest star du film, et dont la prestation balbutiante était en adéquation avec le niveau généralement bas de l’œuvre.

Pour un film dont la trame principale tourne autour du 7ème art, la moindre des choses aurait été d’avoir un scénario qui tienne la route. Malheureusement dans ce film le réalisateur a essayé de nous vendre une histoire à dormir debout à propos de trois pieds nickelés (respectivement Abdelmonem Chouayet, Mohamed Grayaâ et Med Ali ben Jemaa) qui voulant monter un film et ne trouvant pas le financement nécessaire, commettent pour pallier à ce manque un hold-up rocambolesque. De là s’ensuivent une série de rebondissements aussi invraisemblables qu’insipides.

On se rend très vite compte que le réalisateur se contente de compiler les scènes les unes à la suite des autres en espérant que ça marche alors que normalement un scénario doit recéler un minimum de cohérence. Quant aux scènes humoristiques elles sont du niveau de l’école maternelle servies par une réalisation mollassonne qui use et abuse des plans serrés.

Pour terminer je dirai que Cinecitta va certainement atterrir aux oubliettes du cinéma tunisien où il y rejoindra des chefs-d’œuvre aussi édifiants que Lambara et autre Demain je brûle.

dimanche 1 février 2009

Petite anecdote dominicale

Au milieu des années 50, un généreux homme d’affaire saoudien a décidé d’affréter un avion pour transporter des pèlerins soudanais vers la Mecque.

Malgré la vétusté de l’avion affrété et malgré la présence à bord de passagers en surnombre, la majeure partie du voyage se déroula dans des conditions normales mais à l’approche de l’aéroport de Djeddah, l’appareil commença à faire des siennes et le pilote anglais essaya tant bien que mal de le maîtriser.

Cependant les choses s’aggravèrent notamment lorsque l’un des moteurs s’arrêta et pris brusquement feu. Le pilote totalement affolé jeta un coup d’œil aux passagers mais ces derniers affichaient un calme olympien et à sa grande stupéfaction, il ne constata aucun signe de panique apparent. Mais il n’eut pas le temps d’analyser leur réaction car il devait se concentrer pour faire atterrir l’appareil. Chose qu’il réussit à faire grâce à une manœuvre très habile qui permît à l’avion de s’immobiliser en bout de piste juste en face d’une dune de sable.

Le pilote anglais s’attendait à une explosion de joie de la part des passagers et à un tonnerre d’applaudissements pour saluer sa performance mais rien de tout cela n’eut lieu. Les pèlerins commencèrent à descendre calmement de l’avion comme si rien de grave ne c’était passé.

Totalement interloqué, le pilote attribua la quiétude affichée par les passagers à leur statut de pèlerins et il éprouva une grande admiration envers ces pieux musulmans qui armés de leur seule foi avaient su faire preuve d’une parfaite indifférence face à une mort quasi-certaine.

Mais ce que notre pilote british ignorait, c’est que c’était la première fois que les braves pèlerins montaient dans un avion et donc n’ayant aucune expérience en la matière, ils avaient tout simplement cru que la procédure habituelle pour faire atterrir un avion consistait à mettre le feu à l’un de ses moteurs et à le faire immobiliser devant une dune de sable.

Comme quoi les conclusions qu’on peut tirer d’un événement donné peuvent diamétralement différer selon l’interprétation qu’on a choisi d’adopter.

samedi 31 janvier 2009

Tunisien moyen

Souvent dénigré par ceux qui se considèrent comme les élites bien pensantes de la société, le tunisien moyen n’en demeure pas moins l’objet de toutes les attentions et de toutes les convoitises. C’est lui que les publicitaires visent lorsqu’ils concoctent leurs messages et c’est encore lui que la classe politique dans son ensemble prétend défendre et représenter.

Mais alors qu’est ce qu’un tunisien moyen ?

La réponse à cette interrogation n’est pas aussi évidente qu’il n’y paraît car il y a autant de tunisiens moyens que de tunisiens tout court. Partant de ce constat, toute démarche synthétique en la matière est nécessairement réductrice et pourrait même être assimilée aux travaux si souvent décriés des célèbres criminologues du 19ème siècle tels que Lombroso ou Ferri.

Cependant et malgré les difficultés d’ordre méthodologique je vais tout de même tenter de dresser un portrait-robot sociologique aussi fidèle que possible du tunisien moyen.

Tout d’abord il s’agit généralement d’un individu âgé entre 30 et 40 ans dont l’occupation première, au cas où il a boulot, consiste à trouver le moyen le plus ingénieux pour pouvoir rejoindre son café habituel et lorsqu’il est chômeur le problème ne se pose même pas puisque le café constitue son second lieu de résidence.

La semaine du tunisien moyen est rythmée par les exploits ou les débâcles de son équipe de foot préférée d’ailleurs s’il achète un journal (quand il n’accapare pas celui du voisin) c’est uniquement pour dénicher les derniers potins qui la concernent. Sur ce sujet il est incollable et il pourrait vous citer par cœur l’arbre généalogique du dernier attaquant zimbabwéen que vient d’intégrer son équipe. Et si par chance il est l’heureux propriétaire d’une voiture populaire elle sera décorée tel un sapin de noël, par des babioles multiformes aux couleurs de sa formation adorée.

Le tunisien moyen se caractérise également par sa grande piété. Ainsi qu’il soit un pratiquant zélé ou un buveur invétéré, vous n’avez pas intérêt à venir le taquiner à propos de la sacralité de la religion ou avec d’autres élucubrations métaphysiques du même genre. Vous risqueriez de vous en prendre pour votre grade et de vous faire traiter de sale chien mécréant dont le sang peut être répandu sans vergogne.

Dans le panthéon politique du tunisien moyen trônent des personnages aussi sympathiques que Hassan Nasallah, Ismael Hanieh et feu Saddam Hussein (dont une grande majorité de tunisiens moyens considèrent qu’il est encore vivant et tel un messie vengeur il va bientôt réapparaître pour châtier ses ennemis et libérer la terre promise du joug des oppresseurs).

Pour le tunisien moyen, l’occident est un lieu féérique ou tout est facile et à portée de main. Quant aux occidentaux bien qu’ils soient assez intelligents pour avoir pu accéder à un tel degré de modernité, ils n’en demeurent pas moins de pauvres âmes naïves et vulnérables face à sa ruse et à sa vivacité d’esprit. De même, pour le tunisien moyen l’occident tout développé qu’il soit n’est in fine qu’un lieu de débauche et de décadence : terre de prédilection des sodomites et autres pervers de tout genre. Les femmes occidentales quant à elles sont toutes des nymphomanes débridées et qui, lassées de l’impuissance de leurs partenaires, n’attendent qu’un signe de notre ami le tunisien moyen pour se précipiter dans ses bras d’étalon chevronné.

Enfin, quant à la notion du bonheur, elle est aussi éphémère pour le tunisien moyen que la victoire de son équipe dans un derby ou une grille de promosport presque gagnante.

mardi 27 janvier 2009

Les tunisiens boudent-il le mariage ?

Selon une récente enquête démographique diligentée par des sociologues tunisiens, le taux du célibat dans la tranche d’âge 25 - 29 ans vient d’atteindre 85% chez les hommes et 50% chez les femmes. Pour la tranche d’âge 30 - 34 ans, ce taux est de l’ordre de 50% chez les hommes et 30% chez les femmes.

Généralement lorsqu’ils procèdent à la publication de ce type de chiffres, nos chers médias nationaux se contentent de mettre en avant le facteur économique. Certes, nul ne peut nier la corrélation entre le recul de l’âge du mariage dans la société tunisienne et les considérations d’ordre matériel. En effet, actuellement pour qu’un jeune puisse convoler en justes noces, il lui faudra presque solliciter un crédit auprès du FMI ou de la Banque mondiale.

Cependant, au-delà de l’explication purement pécuniaire, je considère personnellement que la désaffection d’une partie des tunisiens pour l’institution du mariage est le signe d’un changement profond des comportements au sein de notre société. Ainsi et à l’instar de ce qui se passe déjà depuis de nombreuses années dans les sociétés occidentales, certains de nos concitoyens n’envisagent plus le mariage comme un passage obligé et lui préfèrent d’autres formes d’engagement telle que l’union libre (ou concubinage).

Certains esprits conservateurs pourraient objecter en disant que s’agissant d’une société arabo-musulmane, une telle constatation est dénuée de tout fondement. Seule l’absence de moyens matériels est à même d’expliquer la recrudescence du célibat dans nos contrées.

D’autres au tempérament plus ouvert, considéreront que le tunisien moyen étant ce qu’il est, il ne peut avoir acquis la maturité nécessaire pour s’affranchir volontairement des carcans de la tradition. Et ils aboutiront donc à la même conclusion que les conservateurs à savoir que le célibat des tunisiens est une simple affaire de gros sous.

Pour ma part je demeure convaincu que la persistance du phénomène comme le démontrent les enquêtes démographiques successives, atteste d’une future mutation de la société tunisienne. Faut-il s’en féliciter ou au contraire s’en préoccuper ? La question mérite certainement d’être posée.

dimanche 25 janvier 2009

Liste de Schindler journalistique

Il y a quelques jours j'ai eu l'occasion de lire sur les colonnes d'un journal de la place un article intitulé "Festival du rire, consolation: Michel Boujenah ne sera pas là!". L'auteur de l'article se félicitait du fait que le spectacle de l'humoriste français d'origine judéo-tunisienne ne figurait plus dans le programme officiel du festival du rire. (les choses étant encore floues on ne sait pas si cette absence est le fruit d'une décision des organisateurs ou s'il s'agit d'un désistement volontaire de l'intéressé).

Toujours selon l'auteur, cette absence de Boujenah s'expliquerait par une interview qu'il aurait accordée, pendant les événements tragiques de Gaza, à un site ouvertement sioniste et dans laquelle il a tenu des propos qui n'avaient rien d'humoristique.

Mais en vérité, ce n'est pas cette histoire de spectacle déprogrammé qui a retenu mon attention mais plutôt la petite liste qui figurait tout en bas de l'article et dont voici la copie:

liste de "quelques-uns des idéologues sioniste et néo-sionistes dans les médiais français:
- Adeline HAZAN

- Airy ROUTIER

- Alain AFFLELOU

- Alain DEVAQUET

- Alain DUHAMEL

- Alain FINKIELKRAUT

- Alain GEISMAR

- Alain GENESTAR

- Alain GERBER

- Alain KRIVINE

- Alain MINC

- Alain POHER

- Alain SUSSFELD

- Alain VEINSTEIN

- Alain-Gérard SLAMA

- Alexandre ADLER

- Alexandre ARCADY

- Alexandre BENMAKHLOUF

- Alexia LAROCHE-JOUBERT

- Amirouche LAIDI

- André ESSEL

- André GLUCKSMANN

- André KASPI

- André MANOUKIAN

- André ROSSINOT

- André SANTINI

- André SANTINI

- Anne ROUMANOFF

- Anne SINCLAIR »

- Anne TRISTAN

- Anne-Sophie LAPIX

- Anne-Sophie MERCIER

- Annick TOUBA

- Ariel WIZMAN

- Arielle DOMBASLE

- Arlette CHABOT

- Arnauld CHAMPREMIER-TRIGANO

- Arno KLARSFELD

- ARTHUR ESSEBAG

- Arthur NOTEBART

- Axel KAHN

- Béatrice SCHONBERG

- Benjamin CASTALDI

- Benoît DUQUESNE

- Benoît RAYSKI

- Bernard BENYAMIN

- Bernard DE-LA-VILLARDIERE

- Bernard GUETTA »

En parcourant cette liste j’ai tout d’abord été surpris par le fait qu’en plus des idéologues ouvertement sionistes, elle comprenait des personnes qui n’avaient rien avoir avec le sionisme et dont les positions concernant le conflit arabo-israélien, étaient plutôt modérées. On avait donc cité ces personnes uniquement en raison de leurs origines juives.

Je me suis donc demandé quelle utilité pouvait avoir une telle liste?

Pour ma part je n’en vois aucune. Je considère même qu’elle ne peut avoir qu’un effet dommageable puisqu’elle est de nature à fournir de l’eau au moulin de nos adversaires qui comme d’habitude vont se poser en victimes harcelées et meurtries. D’autant plus que cette liste a été dressée à l’origine par un site Internet d’extrême droite et donc les suppôts du sionisme vont s’en donner à cœur joie et crier au complot arabo-nazi.

Avant de publier une telle liste, l’auteur de l’article aurait donc dû y penser à deux fois car ce n’est pas de la sorte qu’on peut s’opposer à la propagande des idéologues sionistes mais plutôt en les affrontant sur leur propre terrain à savoir celui des idées.

Pour cela, il nous faut « muscler » autant que possible nos arguments car il ne suffit pas d’avoir une juste cause, il faut également savoir la défendre afin de la faire triompher.

Les élites intellectuelles arabes doivent œuvrer à avoir plus de visibilité dans les médias occidentaux pour pouvoir faire passer leurs points de vue. La tâche n’est pas aisée elle requière un travail de longue haleine et le déploiement de beaucoup d’efforts car une grande majorité de ces médias est noyautée par les "penseurs" sionistes qui souvent avancent masqués.

Ce n’est pas donc en dressant des listes ineptes qu’on arrivera à contrecarrer la propagande insidieuse des zélotes de l’état hébreux.

Petite pensée Triviale

Ce matin en regardant par la fenêtre de ma petite chambrette située dans ce recoin reculé de la Tunisie profonde qu’on appelle la Marsa, mes sens ont été subjugués par la beauté dépouillée mais néanmoins majestueuse de la nature hivernale.

Les rayons d’un soleil pâle et balbutiant essayaient maladroitement de se frayer un chemin dans l’enchevêtrement des branches d’un vieux citronnier récalcitrant qui tel un soldat vétéran des temps anciens supportait patiemment les assauts de l’hiver en ayant la conviction intime que l’armistice printanière était inéluctable.

Cette vision naturelle enchanteresse emplit mon âme d'une quiétude existentielle apaisante qui ne fut troublée que par la pensée qu'à mon âge, il était désormais évident que je ne posséderai jamais un yacht de 60 pieds ou une Ferrari "Testarossa".


dimanche 18 janvier 2009

هيهات منّا الذلة ؟؟

سقطت غزة ودمرت كما سقطت ودمرت من قبلها بغداد وقتل النساء والشيوخ والأطفال ونسفت البيوت والمدارس كلّ ذلك وسط صمت عالمي مطبق ورهيب وصدق علي ابن أبي طالب حين قال "ما غزي قوم قطّ في عقر دارهم إلا ذلوا"
وفلسطين
بوصفها كامنة في عقر قلوبنا وأفئدتنا فإنّ تواصل احتلالها ذلّة لكلّ عربي من المحيط إلى الخليج.

لكن بعد كلّ هذا القتل والدمار الذي ألحقته آلة الحرب الصهيونية بغزة وأهلها العزّل من المدنيين لسائل أن يتسائل ما العبرة التي يمكن استخلاصها من كلّ ما حدث؟ هل كناّ سنحرر الأرض المغتصبة بمنجنيق الغراد والقسام أم أنّ آلاف الموتى و الجرحى مجرّد ورقة سياسية في سياق الانتخابات الإسرائلية القادمة؟

والعجيب في الأمر انه على قدر اجتماع الصهاينة على باطلهم على قدر تفرق العرب عن نصرة الحقّ ولست أعني بالحق نصرة حماس وإنّما فقط التخفيف من معاناة وآلام الإبرياء والمستضعفين.

فكـأنّما كتب علينا نحن بنو العربان أن نكون دائما متلقين للأحداث منفعلين بها لا صانعين أو فاعلين لها فليس لنا أي رؤية استراتجية أو أي أهداف واضحة على الأمد البعيد. وإن دلّ ذلك على شيئ فإنه يدلّ على مدى تخلفنا وتأخرنا عن ركب الحضارة والعقلانية فلا غرابة أن لا يخشانا أعدائنا وأن لا يولوا أهمية لتحركتنا على الصعيد الدولي.

وتستحضرني في هذا السياق كلمات للوزير الأول الصهيوني السابق مناحيم بيغين حين قال
"سوف أخشى العرب في اليوم الذي أسمع فيه عن طابور انتظار وقف بانتظام في بلد عربي

De l’obscénité d’être athée

Je n’est jamais été athée et je ne le serais jamais. Comme tout un chacun j’ai eu des moments de doute : « dieu m’a beaucoup tourmenté » comme le disait si bien un des personnages de Dostoïevski dans son roman les possédés. Mais cette perplexité momentanée n’a fait que conforter ma certitude en l’existence d’un dieu unique et omniscient.

Je ne prétends pas détenir la vérité d’ailleurs les idées que j’exprime ont depuis belle lurette été formulées par d’autres et de plus belle manière. Il ne s’agit donc que d’une conviction d’ordre personnel qui n’engage que son auteur : sans l’existence du divin la vie humaine serait d’une absurdité insoutenable.

Toute cette souffrance, cette injustice qui règne dans le monde, de même que notre naissance, notre condition physique et matérielle tout cela ne serait que le fruit du hasard et un simple concours de circonstances. Il n’y aurait donc que la justice imparfaite des hommes pour châtier les bourreaux et consoler les victimes chose qui n’arrive que très rarement d’ailleurs l’exemple de Gaza, pour ne citer que celui-là, en est la plus parfaite illustration.

Dieu se doit donc d’exister malgré nous et même malgré lui. L’idée que notre vie puisse se résumer à ces quelques maigres années passées sur cette insignifiante planète bleu perdue aux tréfonds de l’univers sans aucune autre perspective, me paraît d’une obscénité abjecte.

Tels des Sisyphes des temps modernes chacun de nous essaye de pousser tant bien que mal sa pierre en n’ayant pour seul réconfort que les quelques moments de bonheur fugace lorsqu’on réussit à immobiliser notre fardeau en haut de la colline de l’existence. Mais quelle vision d’horreur si au-dessus de nos têtes il n’y avait que l’immensité du vide sidéral.

dimanche 4 janvier 2009

Shakespeare et Gaza

En suivant le traitement réservé par les médias occidentaux aux tragiques événements de Gaza, je suis toujours surpris par le peu de cas qui est fait des blessés et des morts palestiniens. D’ailleurs, même lorsque ces médias en parlent c’est pour évoquer tout de suite après la souffrance d’une pauvre famille israélienne dont le sommeil a été malheureusement troublé par le bruit d’une roquette du Hamas.

Les dizaines d’enfants morts ou mutilés sont mis sur le même pied que le sommeil troublé d’un colon israélien.

C’est comme si les arabes en général et les palestiniens en particulier ne faisaient pas partie de la même catégorie d’êtres humains que les israéliens ou autres européens et américains.

Dans sa célèbre pièce le marchand de Venise William Shakespeare a dénoncé le sort réservé en Angleterre aux juifs en faisant dire au personnage du juif Shylock les phrases suivantes que j’aimerais transposer dans le contexte actuel :

« Un palestinien n'a-t-il pas des yeux ? Un palestinien n'a-t-il pas des mains, des organes, des dimensions, des sens, de l'affection, de la passion ; nourri avec la même nourriture, blessé par les mêmes armes, exposé aux mêmes maladies, soigné de la même façon, dans la chaleur et le froid du même hiver et du même été que les Juifs ?

Si vous nous piquez, ne saignons-nous pas ? Si vous nous chatouillez, ne rions-nous pas ? Si vous nous empoisonnez, ne mourrons-nous pas ? Et si vous nous bafouez, ne nous vengerons-nous pas ? »

jeudi 1 janvier 2009

وما الضير إن ذهبت حماس إلى الجحيم؟

منذ نشأتها المشؤمة في أواخر الثمانينات لم تنجح حركة حماس الأصولية إلا في تلويث الفضاء السياسي الفلسطيني وفي تكريس الشقاق والتناحر صلب الشارع والهياكل الفلسطينية.

فمنذ بداياتها لم تتبع هذه الحركة الرجعية إلا النهج الذي يخدم مصالحها الضيقة على حساب المصالح الحيوية للشعب الفلسطيني الباسل فحتى ما تقدم عليه من أعمال مقاومة ضد المحتل الصهيوني يهدف في الواقع إلى تحقيق الأهداف الأنانية المرسومة على أجندتها السياسية
الخاصة وكلنا نتذكر ما فعله أمراء هذه الحركة لزعزعة سلطة الرئيس الشهيد ياسر عرفات عليه رحمة الله

و لا يجب أن ننسى أن هذه الحركة جذورها أصولية إقصائية حيث يرتبط مؤسسها فكريا بجماعة الأخوان المسلمين و التي نشأت في رحمها جميع الحركات الرجعية و المتطرفة التي عرفها العالم العربي فبالنسبة لقادة حركة حماس تحرير الأرض الفلسطينية ليس إلا هدفا ثانويا إذ أنّ هدفهم الأول و الأساسي هو تأسيس إمارة إسلامية في فلسطين وذلك رغم أنف كل الفلسطينيين و هذا ما يفسر أن حماس تضع في نفس الخندق كلّ من الكيان الصهيوني والمنظمات الفلسطينية التقدمية ذات التوجه العلماني.

و لقد مثلت نشأة حماس خير هدية قدمت للعدو الصهيوني إذ من خلالها تمكن من ضرب عصفورين بحجر واحد : تهميش الشرعية التاريخية لمنظمة التحرير و البروز أمام العالم الغربي كضحية للإرهاب الإسلامي و بالتالي نجحت الدولة العبرية في السنوات الأخيرة بفضل سياسات حماس الخرقاء من تحويل القضية الفلسطينية من قضية حق وراءه مطالب، إلى قضية رموزها أجلاف متطرفون.

وحتىّ حين أقدمت إسرائيل على الانسحاب الآحادي من غزة كانت تعرف حق المعرفة أن ذلك سيؤدي حتميا إلى سيطرة حماس على القطاع و إلى انقسام الموقف الفلسطيني وبذلك تكون قد ساهمت في بروز ما يشبه ممالك الطوائف على أرض فلسطين المحتلة.

ولكن رغم دهاء إسرائيل و سياساتها القمعية و رغم إيديولوجية حماس الغبية فإنه
عاجلا أم آجلا سيلتف الشعب الفلسطيني المقاوم حول قياداته الشرعية أمثال البطل السجين مروان البرغوثي نلسن مندالا العرب، وسيجبر الكيان المتغطرس على إرجاع الحق المسلوب والارض المغتصبة وستدخل حماس وأمثالها إلى مزابل التاريخ