samedi 7 février 2009

Héritage des femmes et intemporalité du texte coranique

A l’occasion d’un colloque des associations féministes maghrébines qui s’est tenu récemment au Maroc, on a à nouveau remis sur le tapis la question épineuse de l’héritage des femmes en Islam. D’ailleurs comme tout meeting féministe digne de ce nom, les participantes ont vilipendé dans leur déclaration finale les législations maghrébines régissant la matière et ont réclamé à l’unisson l’instauration de l’égalité entre les sexes dans ce domaine.

Personnellement je n’ai rien contre la révision de la législation tunisienne dans ce sens d’autant plus que je n’ai pas de sœurs et que même si j’en avais une ou plusieurs cela ne me gênerait pas de partager avec elles le néant que mon paternel va me léguer.

Plus sérieusement, si je suis enclin à soutenir cette revendication féministe c’est que l’argument que brandissent les partisans du statu quo me semble dépassé. En effet, dire que l’homme doit avoir une part plus importante de l’héritage car à l’inverse de la femme c’est lui qui assume les frais du ménage ne me semble plus d’actualité.

De nos jours, les femmes sont aussi impliquées que leurs homologues masculins dans les dépenses courantes et ce sont elles parfois qui en supportent courageusement la part la plus importante n’hésitant pas à contracter crédit sur crédit pour subvenir aux besoins de leurs familles.

Il est donc injuste qu’elles doivent se contenter d’une part moindre de l’héritage alors qu’elles endossent des obligations financières aussi importantes que les hommes.

Présentées ainsi les choses peuvent paraître assez simples cependant tel n’est pas le cas et ce, en raison des implications religieuses de la problématique de l’héritage.

Les règles légales régissant les successions dans nos sociétés arabes étant d’inspiration islamique, les amender équivaudrait pour certains à remettre en cause la sacralité de la parole divine et par ricochet le principe d’intemporalité des préceptes coraniques (le fameux principe selon lequel le coran, même en ce qui concerne les questions sociales, est valable pour toutes les époques historiques).

En effet, contrairement aux règles relatives à l’esclavage ou à la polygamie dont la remise en cause ne pose pas de réelles difficultés puisque le texte coranique semble lui-même permettre cela, les dispositions afférentes à l’héritage laissent quant à elles peu de place à l’exégèse. Et donc si on abolit ces règles en utilisant des arguments uniquement d’ordre social et qui n’ont pas de fondement textuel qu’est ce qui peut nous empêcher dés lors de toucher à d’autres préceptes telles que ceux relatives aux interdits alimentaires ? Après tout on peut considérer que l’interdiction de manger de la viande de porc n’était justifiée à l’époque du prophète que par l’absence de systèmes frigorifiques performants pouvant permettre le transport et la conservation en toute sécurité de cette viande si particulière.

Que faire alors ? Accepter de réviser les règles relatives à l’héritage et prendre le risque d’ouvrir la boîte de pandore ou bien préserver la parole divine et le statu quo ce qui est de nature à léser toute une partie de la société ?

Pour ma part, je considère que l’argument de l’intemporalité de la parole divine est une vaste escroquerie car comment croire que le bon dieu dans son infinie sagesse n’ait pas pris en compte le développement inéluctable des sociétés humaines. Il s’en suit que les prescriptions coraniques d’ordre social doivent absolument être interprétées dans leur contexte historique.

Il serait indécent et même « blasphématoire » de vouloir sauver le texte au détriment de l’Homme.

20 commentaires:

عياش مالمرسى a dit…

Mais pourquoi les Droits de l'Homme devraient être suspendus ou débattus à cause d'un texte religieux vieux de 14 siècles? Si quelqun veut croire que Mohammed s'est vu offrir par Dieu un cheval ailé ou que Jésus marche sur l'eau, c'est son droit le plus absolu, mais désolé, les lois n'ont rien à voir. Les lois puisent normalement leur origine dans le 'Logos' humain, et non dans la superstition. Il ne s'agit donc pas de savoir si le Coran permet telle ou telle chose, mais de dire si oui ou non, on est capables d'avoir le bon sens de proposer et d'appliquer des lois indépendamment de tout dogme, c'est ce qu'on appelle laïcité....

Anonyme a dit…

Le but de la vie c'est pas de savoir si tu peux faire des lois par toi même, c'est super facile ça.

N'importe qui peut écrire un programme de parti politique.

Mais c'est pas ça le but de la vie.

عياش مالمرسى a dit…

3Dinars est sacrément drole..

Ecrits-anonymes a dit…

@عياش مالمرسى
C’est bien beau de parler de laïcité alors que la question de la filiation islamique de notre législation nationale notamment en matière de statut personnel fait encore débat même entre les élites universitaires les plus chevronnées (je vous renvoie à la célébré polémique qui a eu lieu par bouquins interposés entre les regrettés Mohamed Charfi et El Arbi Hachem).

Contrairement à vous je ne suis pas partisan des solutions jusqu’au-boutistes. Je pense qu’il faut savoir ménager la chèvre et le chou et essayer de convaincre les plus réticents en adoptant une posture modérée et didactique.

@3Dinars
Permettez moi de répondre à votre commentaire par un petit exercice de style : imaginez un instant que vous soyez une femme qui élève seule ses enfants et qui en plus doit s’occuper de son vieux père grabataire. Vous avez un frère qui lui se contente de faire le strict minimum, non pas par méchanceté mais disons par simple paresse ou manque de volonté. Est-ce que vous trouveriez cela normal qu’à la mort de votre cher géniteur son héritage ne soit pas partagé équitablement entre vous deux?

J’entends déjà votre réponse c’est la volonté de Dieu, on n’y peut rien. Mais Dieu dont l’un des noms sublimes est le « Juste » peut-il accepter une telle injustice ?

Anonyme a dit…

Je ne sais pas. Je n'ai aucune expérience, ni pratique, ni science dans ce domaine.

Je veux juste que vous compreniez une chose.
Il y a l'intention. Le procédé. Le but (ou objectif).

L'intention c'est la justice maximale (on peut pas faire une justice parfaite, Seul Allah le peut) mais c'est pas une raison de ne pas s'imposer à soi-même de vouloir le maximum.

Le procédé c'est l'éthique et l'intelligence des moyens employés et des ressources disponibles.

Le but c'est de garantir à tous qu'on peut leur rendre justice. Je citerais de manière globale, le droit du faible, le droit du pauvre, la suppression de l'oppression et de la violence.
Rétablir l'équité et proteger au maximum les plus faibles.
Faire extrêmement attention à la condition des femmes.


Ensuite, et seulement après s'être saigné aux quatres veines et avoir remué ciel et terre, on peut lever les yeux vers le ciel et dire "Mon Seigneur j'ai tout essayé je n'y suis pas arrivé"
Mais je suis confiant que Allah n'est pas avec le peuple injuste qui maltraite, triche et opprime les plus démunis.
Et je suis confiant que Allah offre Son Secours et donne la prospérité à ceux qui ne commettent pas d'injustice envers les plus faibles et les plus démunis.

on peut dire Le Succès dépend de Allah, tout en sachant qu'Il fera la justice sur terre ou le Jour du Jugement et que Lui est Parfait dans tout ce qu'il fait. Mais c'est un devoir de servant de Allah que de défendre à corps et âme le peuple contre l'injustice.

Ensuite il y a Une Sagesse dans le déroulement des évènements que l'esprit humain ne peut comprendre sur le champ parce qu'elle provient de La Magnificence et La Suprématie de notre Seigneur lorsqu'Il Décrète.

Ecrits-anonymes a dit…

@3Dinars
Pour utiliser une métaphore footballistique je dirai que vous avez botté en touche.
Plus sérieusement, je ne doute pas un instant de la sincérité de vos propos mais on ne peut pas se contenter de simples professions de foi pour régir les sociétés humaines. Si le divin est juste (et il l’est forcément) sa justice doit se manifester dans la sphère réelle. L’humanité a atteint un tel degré de maturité et de désenchantement qu’elle n’adhère plus aux histoires sur d’éventuels lendemains qui chantent.

Anonyme a dit…

Est ce que Olfa Youssef était presente au Colloque ?

@ "DINARS
Est ce que les voleurs de notre époque ont la main coupée?

Lorsqu'il s'agit de sous ....!

Anonyme a dit…

L'homme à toujours voulu rivaliser avec Dieu et cela depuis l'aube de la civilisation . Les pharaons s'y sont essayé et pourtant quand est-il advenu . Plus nous avançons dans l'acquisitition des sciences et du savoit et plus nous nous enhardissons dans cette rivalité et dans ce besoin de toujous nous affronter au tout Puissant alors que nous sommes bien loin de l'égaler malgré les quelques bribes de savoir qu'Il nous permet d'acquérir au fil du temps.

Nous sommes nous posés les vrais questions sur l'utilité de tel ou tel précepte Divin en nous basant sur le fait que c'est d'une provenance Divine et donc intouchable ? Avons nous cherché les vrais raisons qui les ont motivé ?

Non bien au contraire il y en a même qui radotent au point de renier l'existence d'un créateur alors qu'ils sont fait de simples chairs et qu'ils n'ont de puissance et d'autonomie que l'illusion qu'ils s'en donnent dans le confort de leur vie. Ils dorment et sont complètement absents du monde l'espace de ce sommeil,il pourraient très bien ne jamais se réveiller qu'ils ne s'en apperceveraient même pas, ils passeraient de vie à trépas . Sans que pour autant la terre ne cesse de tourner, quelle puissance inégalée . Ils se réveillent pour se saisir de leur montre et vérifier l'heure qu'il est comme si le monde avait eu besoin d'eux pour continuer à exister. Et pourtant ils sont là a remettre en question des commandements Divins par simple soucis d'équité .
Comme si le créateur pouvait avoir tort et eux raison . Comme si Celui qui connait cet univers qu'Il nous a crée du début jusqu'à sa fin pouvait être remis en cause et s'être trompé .


Et bien ces questions sur les raisons qui auraient pu motiver tel ou tels versets, je me les suis posé aussi mais pas de la même manière que vous . Plutôt que d'agir comme vous le faites et de me soucier de la date à laquelle ils nous ont été transmis et de vouloir les réactualiser comme certains sont tentés de le faire.

Je me suis imaginé à la place d'une femme aussi bien celle qui aurait vécue au 7 ème siècles que celle qui vivrait aujourd'hui .

A l'époque préislamique, il n'y avait aucun droit pour la femme et elle était enterrée vivante alors que la seule menace qu'elle faisait peser, c'était celle de représenter une bouche inutile à nourir. Cette interprétation de la femme comme menace étant encore d'actualité en inde, en chine et dans d'autres pays ou la population féminine est déficiente à hauteur de 30 ou 50 millions rien qu'en inde . Ils en sont réduits à acheter des femmes au bangladesh, alors qu'ils ne parlent même pas la même langue.Dans certaines provinces de chine l'homme n'a aucune chance de se marier faute de femme .Les femmes sont éliminés dès la naissance par leur mère et quand les moyens le leur permettent comme en chine par exemple de détecter par échographie le sexe du foetus, il l'élimine avant naissance. Ces quelques exemples sont importants pour comprendre la suite et surtout le danger que représenterait tout interventon humaine par un réajustement des droits des uns par rapport aux autres, dans les rapports hommes femmes. Comme le soulignent les différents exemples c'est un réflexe inhérent à la race humaine que de privilégier l'homme par rapport à la femme .Cela n'a d'ailleurs absolumment rien à voir avec la réligion .


Le fait est que si l'on retourne 14siècles plutôt et que l'on attribue une part égale d'héritage alors qu'elle n'en avait aucun dans quelques civilisations que ce soit puisque même en occident jusqu'à il y a peu de temps, c'était uniquement l'aîné des garçons qui héritait, un peu comme ce qui se passe encore dans le cas de l'héritage d'un royaume .

Cette femme du 7 éme siècles destinée à emporter avec elle une partie du patrimoine dans la famille du mari, pouvait être considérée comme un danger, une menace et par conséquent ces chances de survie aurait été très affaiblies . Imaginez la vie qu'aurait mené ces femmes avec une telle épée de damoclès qui pèserait sur leur existence de la naissance jusqu'à leur mariage.
Il est évident que beaucoup d'entres-elle auraient finis par le fil de l'épée . Je n'imagine pas un seuls instant un père acceptant de laisser partir la moitié de son patrimoine vers une autre famille. Je n'imagine pas non plus un frère acceptant avec résignation que ce qu'il convoite lui échappe des mains uniquement parce que sa soeur aurait un droit d'héritage égale.

D'ailleurs nul besoin de remonter si loin imaginez-vous un homme d'aujourd'hui acceptant avec facilité de voir une partie de son patrimoine aller chez sa fille et donc chez son mari et les enfants portant un autre nom de famille que le sien ?

Imaginez donc un frère qui aujourd'hui accepterait de la même manière que ne le ferait un homme du 7 éme siècle que ce qu'il convoite depuis tout jeune sans aille chez sa soeur et donc par alliance chez son beau frère .


Au jour d'aujourd'hui et je parle de cas réels, il y a des gens qui vont même jusqu'a contourner la loi Coranique en opérant par le truchement d'une vente, la transmission de leur bien à un ou plusieurs de leur fils pour éviter que ces biens ne sortent du giron familliale .

Croyez-vous qu'une femme du 21 émé siècles aurait une existence plus facile ?

Ne pensez-vous pas qu'avec les moyens de détection précoces, les avortement sélectifs comme ceux qui s'opèrent en chine seront en pratiquer chez nous ?

Ne croyez-vous pas qu'il y ai suffisament de problème dans les familles pour justement des histoire d'héritage pour en ajouter d'autres de la même ampleur de ceux qui existent en europe et ailleurs ?

Croyez-vous que ce qui se passe dans le cerveau d'un arabe du 7 éme siècles qui veut maintenir son troupeau de mouton dans sa famille soit différent de ce qui se passe dans le cerveau d'un baron occidental de l'industrie du 20 ou 21 ème siècles ?

Je pense que vous êtes bien utopistes et que vous ne connaissez pas la nature humaine . Certes le monde change et évolue mais la nature humaine est restée la même , c'est pour cela que le Coran qui est un code de conduite qui s'applique à cette nature humaine restera intemporelle .

Je vous invite à vous en remettre à Celui qui vous a créer, Il vous connait bien mieux que vous ne semblez vous connaitre .



@flower :

Connais-tu le mot dissuasion ?
Faut-il te rappeler que la france pays des libertés et des droits de l'homme dispose de 6 sous-marins nucléaires que l'on appele force dissuasive. Ces quelques sous-marins dont peut de gens connaissent les positions dans les océans sont chargés de lancer le feu nucléaire sur un pays ou une ville.

Autrement dit le jour ou un président français serait amené à prendre cette décisions ce ne sont pas des mains qui seront coupées mais des centaines milliers de personnes dont des enfants qui vont être pulvérisés .

Penses-tu que cela ferait plaisir à un des présidents français d'être celui qui aura à prendre une telle décision ?

Et pourtant il le fera tout en sachant qu'il détruira des centaines de millier de vies voir des millions suivant le nombre de bombes lancées .

Et bien en fait la dissuasion n'est pas spécialement crée pour êre appliquée mais pour dissuader et faire comprendre ce que telle action entrainera comme réponse.

Je te laisse imaginer l'état du monde sans cette dissuasion et avec cette nature humaine qui est restée toujours la même. Certes il y a encore des guerres mais ce sont des jeux d'enfants à côté de celles que se seraient livrés des états industriallisés qui mettraient toute leur industrie ,leur énonomie en action et mobiliseraient toute leur population .

Après tu peux faire le parallèle avec tout ce que tu veux, je pense que tu dois le vivre au quotidien, inutile de te faire un dessin.

Ecrits-anonymes a dit…

@flower
A ma connaissance elle n'était pas présente. C'est l'association tunisienne des femmes démocrates qui a participé à ce colloque.

@passant
Donc si je vous comprends bien les femmes tunisiennes doivent renoncer à l’égalité en matière d’héritage afin de ne pas causer de soucis aux femmes indiennes ou chinoises !!!

Autre chose, vous avez failli me faire pleurer lorsque vous avez raconté le supplice de ce pauvre frère qui voit sa méchante sœur lui voler sa part d’héritage pour la donner à ses enfants à elle et à son mari.

Mais cette sœur n’est-elle pas la fille de son père aussi digne de recevoir son héritage que son frère et de l’utiliser pour le bien de sa famille et de ses enfants qui ne sont autres que les petits-fils et les petites-filles de son paternel.

Enfin, ne vous inquiétez pas pour le sort des femmes le jour où les règles seront amendées. On dispose de tout un arsenal juridique coercitif pour châtier ceux qui veulent jouer les حنظلة ou les Si Sayed. On a déjà maté les polygames et les amateurs de répudiation et de mariage forcé et ce, depuis 1957.

Anonyme a dit…

Si tu regardes le contrat de marriage musulman et ses déclinaisons tu verras qu'il est très souple et simple à réaliser.

Par exemple, il faut 2 témoins, le tuteur de la femme, une annonce publique, et le consentement des 2 personnes qui vont se marrier.

Dans certaines conditions, la femme peut refuser certains droits qu'elle concède au mari, comme par exemple l'obligation de pourvoir à ses besoins et aussi les obligations qu'il a en termes de logement et de vie commune.

Par exemple, pour des étudiants ou pour des pauvres c'est parfait, chacun peut rester chez ses parents (ou en tout cas la femme) et se voir normalement à leur goût jusqu'à qu'il finisse leurs études ou que le mari gagne assez d'argent pour qu'il puisse vivre à deux.


Les scolaires musulmans sont presque arrivés à interdire ces types de contrats, qui sont pourtant légaux (ils n'ont pas le droit de l'interdire), parce qu'il y avait des mauvaises intentions de la part des males qui ont abusé des droits qui leurs étaient donnés. En effet, si la femme exige le rétablissement de ses droits alors qu'elle y avait renoncé au départ, il pouvait légalement demander le divorce.

Je te laisse imaginer ce que certains ont fait avec de tels contrats, ce qui a fait que les scolaires musulmans ont été muets sur ce type de contrats et réticents à
Imagine aussi les parents qui veulent que leur fille ai un minimum de sécurité.

La sincérité des intentions et le respect de la parole donnée (très très important en Islam) auraient pu faire que de tels contrats se passent bien mais il y a eut des abus de la part de la population masculine.

Anonyme a dit…

récticents à populariser *

Anonyme a dit…

l'oiseau

Entre la pension alimentaire et Xéna la guerrière le débat est rouvert

Le cœur n’y est plus pour répondre en profondeur à tes inepties et autres non-sens cher écrits-anonyme, mais puisque vous vous êtes érigés en défenseur de la veuve et de l’orphelin qui détient une recommandation à la portée universaliste à la fin de votre démarche discursive vacillante, je n’ai pas pu m’empêcher de venir jouer le trouble-fête encore une fois.

Dans votre élan charitable vous avez appelé à uniformiser les règles régissant l’héritage pour qu’aucun des deux sexes ne se fasse la part belle au détriment de l’autre au motif que la femme moderne a pénétré le marché de travail, et qu’a ce titre sa contribution matérielle pour les dépenses ménagères et autres frais sont aussi réels que nécessaires.

Ce constat ne souffre aucune objection, c’est un fait palpable et pour cette raison il faut impérativement délaisser le verset coranique qui de part sa caducité contredisait cette réalité sociale en perpétuel mouvement et par la même amender notre législation qui s’en inspire.

Certes, l’entendement humain normalement constitué ne dira pas le contraire s’agissant d’établir un traitement absolument égalitaire mais les retombées de cette volonté de vouloir changer les préceptes divins donneront un chaos sans nom pour la simple raison que le coran constitue un corps compact ayant des directives en vases communicantes et qu’en ce sens tout changement de l’une affectera certainement les autres. A titre d’exemple :

- pour le service militaire : il faut que la femme passe son devoir civique sans brancher pendant la période correspondante (ou bien payer 60% de son salaire pour atta3inett al fardya) or le coran lutte contre le concept de « Xéna la guerrière » d’autant plus qu’aucun parent ne laissera sa fille - y compris ta sœur manquante - partir dans un camp pour apprendre l’art de donner la mort.

- pour la pension alimentaire : il faut que l’on abroge en premier lieu l’obligation qui incombe au mari « d’entretenir » sa femme (je ne parle pas des enfants) même au cas où celle-ci possède un travail rémunératif, puis en second lieu de ne pas casquer des dommages et intérêts conséquents ainsi que d’autres dépenses continuelles en cas de divorce….. Or toutes les législations d’obédience laïque ou islamique à l’instar du coran instaurent fièrement cette obligation unisexe de payer la pension alimentaire sous peine de délaisser les versets qui vont de pair avec la primauté conceptuelle du chef de la famille.

Ce soi-disant séminaire de féministes révoltées de part ses revendications légitimes, ouvrira une brèche qui serait des plus difficiles à colmater s’agissant de chambouler l’ordre religieux établi, et ce, sans tomber dans des situations paradoxalement insoutenables, pour l’évidente réalité qui fait que le coran n’est pas une entité à géométrie variable.

Ecrits-anonymes a dit…

@l'oiseau anonyme
Cher oiseau, j’ai moi-même évoqué l’exemple de la boîte de pandore. Cependant, et à l’instar de la brèche faite par Gog et Magog dans le barrage érigé par le biscornu, je crois qu’il est grand temps de fissurer l’édifice compact auquel vous avez fait référence et ce, au nom de l’égalité et de la dignité humaine.

S’agissant de l’exemple relatif à la pension alimentaire, je tiens à vous informer que dans de nombreux pays occidentaux les lois relatives à la pension alimentaire s’appuient désormais sur des critères objectifs d’ordre économique qui n’ont rien avoir avec le sexe des époux et il arrive très souvent que les juges décident que c’est la femme qui doit s’acquitter de cette pension.

Aux États-Unis certaines femmes d’affaires ont dû payer des sommes astronomiques à leurs époux en guise de pension alimentaire.

Quant au service militaire, on ne compte plus les États où un tel service est obligatoire pour la gent féminine.

l'oiseau a dit…

A notre écrits-anonyme qui en matière de bêtise est magnanime

Comme à l’accoutumé, vous mélangez tout……ce que vous évoquez comme exemples risqués à la va-vite se portent ou bien sur le partage de la fortune suite à un dévore après que les deux époux aient choisi la fusion de leurs patrimoines respectifs lors de la contraction de l’acte du mariage….. ou bien la pension alimentaire que la femme travailleuse se voit dans l’obligation de verser a ses enfants pour aider subvenir à leur éducation….. aucun modèle humain n’incite la femme à verser de l’argent pour que son fainéant d’homme vive à ses crochets et le contraire est valable pourtant.

l'oiseau a dit…

quant à votre exemple concernant la participation de la femme dans l'effort militaire, il va sans dire que ca relève du volontariat généralement et meme dans les pays les plus engagés dans ce processus pour des raisons connues (israèl...)il n'est jamais question de les envoyer en premières lignes

Ecrits-anonymes a dit…

@le volatile
Cher petit oiseau déplumé vos connaissances sont aussi frêles que votre plumage. Je n’ai pas visé les cas particuliers que vous avez évoqués mais la procédure de divorce habituelle à l’occasion de laquelle la pension peut être octroyée à l’homme en raison de la faiblesse de sa condition financière par rapport à celle de sa femme.

Mais bon je peux aisément comprendre que votre petite tête de piaf misogyne puisse avoir du mal à assimiler ce genre de concepts. Je vous invite donc à migrer vers les terres nordiques afin de vous accoutumer avec ces nouvelles notions juridiques mais j’ai bien peur que vous ne puissiez vous acclimater à un biotope aussi égalitaire.

Quant au service militaire, comme d’habitude vous essayez pitoyablement de brouiller les pistes. Notre discussion portait sur le caractère obligatoire de ce service et non sur la place des femmes au front. Ce caractère obligatoire même s’il a régressé aussi bien pour les hommes que pour les femmes pour cause de professionnalisation des armées, en revanche il reste encore de rigueur pour les femmes dans de nombreux pays (Chine ; Israël ; Cuba…)

Anonyme a dit…

Pourquoi vouloir brouiller les pistes mon cher écrit anonyme ? Si j'ai évoqué le cas des chinoises et des indiennes c'est uniquement pour souligner le fait que ces comportements de l'homme par rapport à la femme ne sont pas les résultats d'une religion ou d'une origine mais celui de la nature humaine qui reste immuable quelque soit les évolutions .

Maintenant vous avez parfaitement raison lorsque vous dites que vous avez réussi à matter les "sisayed" .On peut très bien par la force des armes et d'autres moyens de pression obliger toute un peuple à se mettre en adoration devant le passage d'un pharaon .Ce ne sont ni les premiers ni les derniers à vouloir jouer le rôle de Dieu .
Alors vous pensez bien que devant un tel rapport de force, les jeux sont déjà fait .
Mais toujours est-il que vous n'écartez pas le danger, vous ne faites que le retarder .

La civilisation occidentale comme vous devez le savoir est en déclin.Elle a elle-même mis un certain temps avant d'établir ce semblant d'équité puisque faut-il vous le rappelez la femme française n'a eu le droit de vote qu'il y a une soixantaine d'années, une autonomie financière avec le droit d'ouvrir un compte bancaire en son nom que depuis une quarantaine d'années .Et que c'est le fruit du combat des féministes hommes femmes qui a permis d'en arriver là .Ces mêmes féministes ayant progressivement atteint les cimes du pouvoir . Cela dit , il ne faut pas oublier l'accueil mysogine fait à edith cresson élue premier ministre en 1991 .Ne pas oublier non plus l'écart des salaires homme femme, la faible proportion des femmes ayant accès au plus haute marche de la société malgré des changements ces derniers temps avec me parisot élue à la tête du patronnat français et j'en oublis certainement d'autres .

Tout cela pour vous dire que malgré l'effort des féministes et malgré l'arsenal juridique coercitif que vous évoquez, la nature humaine fait toujours des siennes et l'homme est toujours aussi récalcitrant aussi bien en occident qu'en orient.



Mon cher écrit-anonyme, je ne sais pas si vous êtes marié et avez des filles mais si vous êtes ou vous sentez parfait, sachez que tout le monde ne l'est pas . Des méchants frères prêts à tout, des pères qui rechignent à laisser leur patrimoine à leurs filles, il y en a beaucoup plus que vous ne le croyez . Et je ne suis pas en train de parler de cas spécifiques à la tunisie mais de ce qui se passe dans le monde en général.

C'est ainsi et vous n'y pouvez rien , ce verset Coranique qui donne un droit à la femme en matière d'héritage n'est pas venu pour les quelques exceptions féministes surgit des combats de mai 68 mais pour l'humanité entière .


Vous savez je n'aime pas trop les chamboulements .A force de vouloir se substituer à Dieu, on a vu ce que l'homme à fait de ce monde . Vache folle, dérèglement climatique, tentative de transformer deux êtres humains complètement différents physiquement mais complémentaires en deux êtres humains égaux .
Je ne suis pas contre cette égalité mais comment voulez-vous l'appliquer à deux être au physique différent. Vous avez d'un côté un corps soumis à des menstrues, avec une déformation physique très importante en cas de grossesse . Une force musculaire largement inférieur à celle d'un homme d'ou la séparation des deux sexes lors des compétitions sportives .
Même le travail de nuit était interdit aux femmes jusqu'à il y a peu en france, la restriction sur le port des charges lourdes limitée à un poids de 20 kg est encore maintenue .

Comment voulez-vous parlez d'équiter dans ces conditions là .

Et quand bien même vous vouliez l'imposer malgré tout, pour combien de temps le pourriez-vous ? Il est quand même préférable de se soucier de protéger la femme sur le long terme que sur le court terme comme cela est fait aujourd'hui par le poids des armes en sachant que ceci n'est qu'une solution risquée et de courte durée. Vous la mettez plus en danger que vous ne la protéger .

Mais comme c'est une règle qui caractérise beaucoup de gens bien intentionnés qui ne voient malheureusement que sur le court terme , nous ne sommes pas encore sortis de l'auberge avec tous ces chamboulements .

On a bien vu ce que nous a apporté celui de 1957, les résultats vous les voyez au quotidien . Nous n'avons pas tarder de rejoindre les sociétés dites évoluées qui ne sont en fait que des sociétés malades en pleine remise en question.

L'héritage de 1957 est terriblement encourageant en effet quand on regarde la place que détient la tunisie au palmarès des pays à fort taux de divorce .

Quelle belle protection en effet que celle accordée aux femmes avec des jeunes filles encore en attente d'un hypothétique mari à l'âge de 40 ans .

Croyez-moi, j'aimerais bien faire partie des gens convaincus par le bienfaits de ces lois mais je reste sceptique au regard des résultats.

On en a tellement fait pour cette équité qu'on a réduit l'homme à avoir peur de la femme . Vous devriez lire soral, il en parle très bien dans un de ces livres sur la société malade avec ce nouveau rapport homme femme imposé par les féministes .

Anonyme a dit…

Encore une petite explication pour que vous compreniez ou je veux en venir et que vous n'interpretiez pas mes propos à tort et à travers. Lorsque je parle de protéger la femme sur le long terme et non sur le court terme c'est tout simplement que je ne souhaiterais pas voir surgir de nouveaux problèmex dans les ménages . Vous savez très bien que lorsque quelques fois l'amour et la complicité se transforme en rapport de force c'est le plus fort qui l'emporte .Mais c'est vrai que dans de rares cas c'est la femme qui l'emporte, il existe pour ça des associations hommes battus .

Vous dites que vous pouvez imposer par des lois, certes, cela est vrai mais vous ne pouvez pas mettre un flic dans chaque foyer .
Prenez le simple exemple de la france et vous constaterez qu'une femme y meurt tous les deux à trois jours des coups de son mari violent. Cela indépendamment des origines, de l'education et du niveau social du couple.

Vous voyez que même dans un pays comme la france c'est déjà une gageure que de protéger les femmes et cela malgré les lois, les campagnes de sensibilisation et les numéros verts sos femmes battues . C'est en cela que je parle du danger dans laquelle vous les mettriez si de telles dispositions étaient prises .

Je connais au moins un cas de femme supposée morte des coups de son mari violent.Je dis supposée parce que ce sont des bruits qui ont courus en sachant que c'est un homme violent. Cet individu à été mis au ban de notre communauté et personne ne veut entendre parler de lui ou même se poser des questions sur son sort.Il y a aussi le cas d'une femme qui a tranché la gorge de son mari pendant son sommeil . Donc comme vous le voyez, tout le monde il n'est pas beau et il n'est pas gentil comme on voudrait le croire et il se passe déjà suffisamment de mauvaises choses dans nos chaumières pour donner d'autres prétextes de violence.
Donc svp évitez de vous méprendre sur nos réelles motivations .

Ecrits-anonymes a dit…

@Passant qui se promène
Tout d’abord je tiens à vous dire que même si je n’ai pas d'épouse ou de sœurs, cela ne m’empêche pas de militer pour l’instauration de l’égalité entre les hommes et les femmes en la matière car il y a des causes pour lesquelles il vous suffit d’écouter votre cœur et votre humanité pour ressentir leur noblesse de façon presque instinctive.

Ensuite, si comme vous dites la nature humaine demeure immuable quelque soit les évolutions historiques, dans ce cas il serait vain de vouloir la changer. Mais cette constatation n’est pas fondée puisque Dieu lui-même a considéré que l’homme du premier siècle de l’hégire avait évolué par rapport aux époques antérieures et qu’on pouvait donc lui imposer de nouvelles règles sociales (fixation d’un quota limité d’épouses et obligation de conférer une part de l’héritage aux femmes...)

La démarche divine telle qu’elle s’est exprimée dans le Coran ne serait pas cohérente si d’un côté on édicte de nouvelles règles qui témoignent d’une certaine évolution de la société du premier siècle de l’hégire pour ensuite affirmer de manière lapidaire que ce changement serait le dernier que connaîtrait l’humanité dans son ensemble. Sachant que Dieu ne peut absolument pas se contredire, je considère que cette contradiction apparente découle en fait de l’interprétation extrémiste du texte qui, par ignorance ou pour cause de piété mal placée, essaye de le figer et de proscrire toute approche exégétique innovante.

Autre chose, on a tendance à considérer que le Coran est un texte révolutionnaire en ce qui concerne les droits octroyés aux femmes. Cette affirmation est exacte dans une certaine mesure mais elle doit néanmoins être nuancée. En effet, même à l’époque du prophète, il y avait certaines peuplades qui donnaient aux femmes plus de droits que ce que l’Islam leur a offert. C’est le cas notamment de certaines tribus d’Afrique et certains peuples d’Europe du Nord.

A ce supposé que ces peuples se soient convertis à l'Islam, est-ce qu’ils auraient dû retirer à leurs mères et à leurs sœurs les droits dont elles jouissaient depuis des siècles afin de se conformer à la lettre du texte coranique ?

La logique serait de considérer que les préceptes islamiques en la matière sont un minimum légal car vu l’état d’esprit de la société islamique au premier siècle de l’hégire, le bon Dieu dans son infinie sagesse a procédé par étape. En effet, la parole divine aussi transcendante soit-elle devait s’inscrire dans une certaine historicité pour pouvoir être accessible au commun des mortels de l’époque. Cela signifie que le texte est susceptible d’interprétation pour prendre en compte l’évolution des sociétés humaines et pour consacrer l’égalité et la justice entre les créatures divines.

Vous avez également avancé l’idée selon laquelle les réformes tunisiennes en matière de statut personnel ont été imposées par le glaive du pharaon. Et bien parfois il faut forcer la main des peuples pour leur propre bien. Ainsi, lorsque Mitterrand en 1981 a aboli la peine de mort la majorité du peuple français était contre une telle décision. Mais là je vous entends déjà objecter en disant que Mitterrand a été élu démocratiquement par son peuple.

Je vous répondrai en disant qu’en 1957 la légitimité de Bourguiba était plus évidente que celle de Mitterrand en 1981 et donc le Code du statut personnel a été adopté dans un consensus général et les quelques youssoufistes et zeitouniens qui faisaient du grabuge ont été battu à plat de couture dans la rue et dans les urnes.

Enfin, je tiens à vous signaler en toute amitié que vos arguments relatifs à la paix des ménages ont toujours été mis en avant lorsqu’on a voulu contester aux femmes le droit à l’égalité. Ainsi, quand De Gaulle a voulu octroyer le droit de vote aux femmes françaises, les opposants s’étaient insurgés en disant que cela va être un nouveau motif de discorde entre les époux et qu’on n’avait pas besoin de cela dans les foyers de France et de Navarre. Même chose lorsqu’on a voulu accorder aux femmes les mêmes avantages salariaux que les hommes on avait dit que cela est de nature à susciter la jalousie des frères et de maris.

Donc ne vous fatiguez pas à recenser les statistiques des femmes battus car les misogynes et les pleutres qui battent leurs femmes n’ont pas besoin de prétextes pour passer à l’acte. D'ailleurs le meilleur moyen pour permettre aux femmes d'échapper à leur emprise est de leur conférer plus de droits et de libertés.

Ecrits-anonymes a dit…

@Promeneur qui passe

Pour ce qui est de Soral permettez moi de décliner l'invitation. Et puis quoi encore manquerait plus que je lise l'autobiographie de le Pen ou de Bruno Maigret.

J'ai d'autres livres de chevet bien plus instructifs.