dimanche 8 février 2009

Ma génération

J’appartiens à une génération bâtarde qui n’a connu ni le temps des révolutions triomphantes, ni celui des idéologies foisonnantes.

J’appartiens à une génération ayant grandi sous l’ère de la télévision unique, du téléphone fixe et qui un jour s’est retrouvée plongée dans une société où les salons de thé et les Hummer poussaient comme des champignons après une averse hivernale.

J’appartiens à une génération désabusée, nostalgique de la Tunisie de papa, de Grendizer et des 404 bâchées.

Une génération qui était avide de Levis 501 et de magnétoscopes tout droit sortis des valises des pèlerins.

J’appartiens à une génération de littéraires, lecteurs assidus de Najib Mahfouz et de Voltaire.

Une génération qui a connu Mickael Jackson noir et qui faute de choix ne sortait pas beaucoup les samedis soirs.

J’appartiens à une génération qui jouait à l’Atari, collectionnait les billes et écarquillait les yeux pour quelques sucreries.

Une génération de transition qui n’a connu ni les centres d’appel, ni les affres de la mondialisation.

J’appartiens à une génération désenchantée qui lisait Majalit Majed et rêvait de libérer la terre occupée.

Une génération bercée par la voix de Néjib Il Khatab qui ne frimait pas et ne jouait pas aux petits Nababs.

J’appartiens à une génération de trentenaire qui a essayé tant bien que mal de faire face à l’adversité et à l’arbitraire.

21 commentaires:

Anonyme a dit…

Pareil pour Atari et Grendizer qui là où j'étais s'appelait Goldorak.
La poussée frénétique et bling bling des salons de thé et des Hummer, je m'en suis aperçu en rentrant en Tunisie.

Transit World a dit…

Trés beaux texte dans lequel je me retrouve beaucoups, c'est vrai qu'on est une géneration de transition mais qui peu encore "essayer tant bien que mal de faire face à l’adversité et à l’arbitraire".
on se sent seule entre une géneration fortement consumériste et une géneration blasé par des rêves non accomplis!

Anonyme a dit…

La trentaine... c'est l'âge où on commence à comprendre les règles du jeu

Transit World a dit…

@3dinars: tt à fait daccord ;)

Ecrits-anonymes a dit…

@renzo
Les horizons diffèrent mais les expériences se rejoignent.

@TransitWorld
Merci et vous avez raison nous sommes une génération qui a dû tâtonner avant de trouver ses marques.

@3Dinars
C’est l’âge de raison.

Anonyme a dit…

Nous avons donc le meme age...
Grindayzéeeerrrrrrrrrrr
meme les telephones avec lesquel on jouait ressemblaient aux fixes...
et tu as oublié khitab sayéd érra3is et Bourguiba se baignant avec les ministres aux JT

Anonyme a dit…

y avait une seule marque de chocolat et les gens quand ils partaient en voyage ramenaient des bananes...

Ecrits-anonymes a dit…

@Emma Benji
Je me revois enfant au Magasin Général de Sidibou en train d’attendre patiemment dans une file d’attente pour deux ou trois kilos de bananes.

Unknown a dit…

Cette même génération qui voulait porter des reebok pump, regardait Giga, ne rater les films romains sur rai uno et aller à la plage pour nager.

Transit World a dit…

génration des boom qui commencent à 4h de l'aprém, des étoiles chaussures,de sasouki, des dimanche martins,de toto et topo dgigi :))

Transit World a dit…

@Mils: c'était quoi Giga déja?

Anonyme a dit…

Tu serais allé dans le sud du pays, tu aurais cueilli et degusté toi même les bananes aussi delicieuses que la VRAIE deglet ennour .Eh oui,^au Jerid , on ne faisait pas la queue pour acheter des bananes "farineuses" on se suffisait à la production locale...nettement meilleures!!

.

Alternaute a dit…

On est nombreux a faire partie de la generation de l'insouciance !!

Ecrits-anonymes a dit…

@Mils
Les westerns spaghetti et les films d'Hercule et d'Ulysse l'après-midi sur Rai Uno juste avant de regarder Big.

@Flower
J'en doute pas mais à cette époque là aller au Sud pour acheter des bananes n'était pas une alternative économiquement viable.

Anonyme a dit…

et la route de la soukra, y avait pas de toute en fait...
et l'odeur nauséabande quand on allait en banlieu...

et belle et sebastien!!!!
La pub n'existait pas encore

Ignescence a dit…

T'es pas le seul mon ami ;)

NouvelleVague a dit…

J'aime bcp, c très bien dis. Je suis peut être moins agée, mais je m'y retrouve bcp..

Jérem' a dit…

moi c'est plutôt la génération amy winehouse, lol

Anonyme a dit…

Merci d'avoir un blog interessant

taha a dit…

Oui je ne retrouve aussi comme tant d'autre que, nous traversons une ère nouvelle, nous avons connu le bourguibisme dans les cours de notre école primaire entre un match de fout et une partie de billes. Mais je me rappelle, quand même, de cette tension dans les aires et surtout des souvenirs lointaines des discussions de mes parents à propos des incidents de EL BERKA en 1978 ainsi les récits de mon cousin étudiant à l’école d’architecture à l’époque, un soir ou il rentrait après avoir été tabassé dans le foyer universitaires ; et les fameuses séquences des investigations des incidents de Gafsa. Heureusement que nous avons un peu connu les incidents du pain en 1983 et 1984 et personnellement j’ai de vives souvenirs ou on sortait de notre lycée et on commence à y lancer des pierres. Qui ne peut pas se souvenir de cette journée ou on a tous acheter le pain comme geste d’espoir en cette politique et ses leaders. A posteriori ce geste là on l’a bien regretté. Regretter de ne pas aller jusqu’au bout.
Nous sommes les adolescents du sept novembre, ceux qu’en 1987 on entre 15 et 18 ans. Possible que nous sommes grandis dans le culte de la peur et la prééminence du parti unique et la pensée unique. Mais je revendique aussi, et je ne crois pas être le seul ; Que nous somme aussi la génération qui a connue aussi les dernières phases des affrontements entre les courants de la gauche, affaiblies par le régime de Bourguiba l’émergence en fanfare des courants dites islamistes.

Et maintenant, après que ces 23 ans d’activité politico-sociale statique et prévisible.
Avec toute ses dogmes et toutes ses réglés bafouées, et après la chute de toute les courants idéologiques que se soit de gauche ou de dites islamiques, après que le changement le vrai, est accompli, essentiellement par « les sans partie politique »nous a tellement infecté que nous sommes presque tous bien installés dans nos familles avec nos postes permanents, avec nos postes de télés et nos télécommandes actifs et révolutionnaires. Nous sommes tranquilles pour nous même, car on a parcourut la moitié du chemin, mais préoccupés pour nous enfants et leurs futur, par un chemin en train d’être construit.

Ecrits-anonymes a dit…

@taha

Le plus drôle dans tout ce qui arrive c'est qu'on a l'impression que pendant 23 ans le temps s'est brusquement arrêté et depuis le 14 janvier 2011 on est en train de revivre les mêmes conflits et les mêmes polémiques de la fin des années 80 il n'y a qu'à consulter les unes du journal le Maghreb de cette époque là pour s'en rendre compte.

On a vécu une vraie hibernation culturelle et politique qui explique selon moi en grande partie l'état déplorable de la société et de la classe politique tunisienne.