jeudi 10 novembre 2011

Pourquoi Souad Abderrahim n’est pas voilée ?

Cette question a surgi dans mon esprit à l’occasion de la lecture d’un commentaire publié sur le site d’un journal égyptien. L’auteur du commentaire faisait remarquer, d’une manière un peu dédaigneuse, que la Tunisie était si contaminée par le virus de la laïcité que même les femmes politiques islamistes n’étaient pas voilées.

Cette remarque tendancieuse m’a laissé perplexe et je me suis moi-même demandé pourquoi une femme, qui se présente comme étant une islamiste convaincue, tête de liste de surcroît d’un parti politique ouvertement islamiste refuse de porter le voile.

Ce choix vestimentaire de madame Souad Abderrahim n’est pas anodin et il prend encore plus de sens lorsqu’on sait que le voile en plus de sa dimension hautement religieuse, est devenu, aux yeux des islamistes tunisiens, le symbole de l’oppression laïque exercée à leur encontre par le président déchu notamment à travers la fameuse circulaire interdisant son port dans les institutions publiques.

Est-ce que ce choix signifie que madame Abderrahim considère que le port du voile ne constitue pas une obligation religieuse ? Si tel était le cas, elle serait en désaccord avec l’ensemble des mouvements islamistes y compris celui dont elle fait partie. Cependant, cette hypothèse n’est pas plausible car une telle position à propos du voile suppose une modération dans les croyances qui fait ostensiblement défaut à l’intéressée comme le démontrent ses propos concernant les mères célibataires.
Est-ce qu’il s’agit alors d’un subterfuge purement politique visant à séduire l’électorat féminin modéré ? Cette seconde hypothèse paraît beaucoup plus attrayante surtout que madame Abderrahim s’est présentée dans une circonscription, Tunis 2, « réputée » pour être un bastion moderniste (une réputation démentie par les résultats électoraux).

Mais là encore il ne s’agit que d’une supputation non étayée par des éléments factuels. Le mystère demeure donc entier même si les dernières déclarations fracassantes de madame Abderrahim démontrent qu’en politique contrairement au marketing ce n’est pas la forme qui compte mais plutôt le fond.


1 commentaire:

Anonyme a dit…

Il parait qu'elle était voilée avant.