jeudi 3 novembre 2011

Un Nobel de la paix dépourvu de noblesse

La politique et les bons sentiments ne font pas bon ménage. De tout temps, les politiciens n’ont jamais hésité à sacrifier les principes et les idéaux sur l’autel du réalisme et de la tactique bassement politicienne.

Cependant, il arrive parfois que certains hommes politiques sortent du rang de la médiocrité ambiante et telles des étoiles filantes, ils illuminent, l’espace d’un instant historique, le champ du réel en adoptant des positions héroïques et hautement morales.

Beaucoup avaient cru que Barack Obama était de la trempe de ce type d’hommes et c’est d’ailleurs sur la base de cette croyance qu’on lui a décerné, un peu précipitamment, un prix Nobel de la paix et ce, afin de récompenser non pas les bonnes actions qu’il avait accomplies mais plutôt celles qu’il était supposer accomplir. On a donc pour la première fois attribué une sorte de prix Nobel incitatif et non pas récapitulatif.

Le pari fait par la fondation Nobel était audacieux mais le lundi 31 octobre 2011, ce pari a été irrémédiablement et lamentablement perdu.

L’Amérique d’Obama en votant contre l’adhésion de la Palestine à l’Unesco et en menaçant la communauté internationale de suspendre sa contribution à cette vénérable organisation dont le but rappelant le et de promouvoir la culture et les sciences au niveau mondial, vient de démontrer sans équivoque qu’elle ne vaut pas mieux que l’Amérique des Bush père et fils. Elle est même pire car les Bush ont eu au moins la décence de ne pas avancer masqués. Avec eux on savait à quoi s’attendre dés le départ.

Malheureusement pour lui, Obama n’a pas eu le courage (si tant est qu’il en ait jamais eu) de dépasser les calculs électoralistes pour faire triompher les idéaux de paix et de justice qu’il a longuement pérorés durant sa campagne électorale. Derrière les slogans pompeux il n’y avait que du vent. Ainsi et à l’instar des 300 mille emplois de notre ami Ben Ali, le laïus d’Obama sur l’Amérique des libertés n’était que du pur marketing politique. Le sort de la Palestine n’a pas pesé lourd devant le précieux vote de l’influente communauté juive américaine.

Néanmoins et au risque de paraître cynique, ce triste épilogue de la carrière humaniste d’Obama n’était pas pour me déplaire car il a eu l’avantage de me conforter dans la piètre opinion que j’ai de l’espèce humaine. Le temps des messies providentiels et autres héros salvateurs est bel et bien révolu. Un homme seul ne peut changer le système surtout lorsque lui-même en est issu et que ce système a pour fondement le tout puissant complexe militaro-industriel américain.

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