samedi 20 décembre 2008

De la Jalousie

Chaque fois que je parcoure la rubrique des faits divers dans les journaux tunisiens, je tombe immanquablement sur un crime ou deux lié à la jalousie. Le dernier en date était l’œuvre d’un homme qui a tenté de mettre le feu au domicile conjugal pour la seule raison que son épouse, lors d’un dîner avec des amis, avait affiché une complicité un peu trop prononcée avec l’un des convives.

Je ne suis pas sociologue et je ne dispose pas de statistiques fiables, mais je ne crois pas me tromper en affirmant que si la jalousie était une discipline olympique, nous les arabes on décrocherait haut la main la médaille d’or. Chez nous, la jalousie est considérée comme une marque de virilité, nous l'avons ainsi élevée au rang de vertu louable et ce, depuis déjà bien longtemps. Dans certaines contrées du monde arabe, il est même légitime de tuer ou de défigurer une épouse ou une sœur sur la base d’un simple soupçon et ce, afin de laver l’honneur bafoué de la tribu.

En vérité, la jalousie est un sentiment insidieux et dévastateur qui ronge les entrailles de celui qui l’éprouve, telle une tumeur incurable qui vous détruit de l’intérieur.

La jalousie est inhérente à la condition humaine. Ainsi, que l'on soit homme ou femme (c’est encore plus vrai pour les hommes), il nous est difficile de supporter l'idée qu’un autre puisse convoiter le bien qui nous appartient car pour un jaloux compulsif le partenaire est une sorte de propriété privée à usage exclusif.

Le partenaire n’a plus d’existence propre, il devient un objet symbolique, un fétiche qu’on veut absolument protéger des autres de peur qu’ils nous l’escamotent à notre insu. L’autre a beau vous rassurer en vous disant que vous devez lui faire confiance et qu’il n’a jamais, même l’espace d’un instant, pensé à quelqu’un d’autre, ses paroles tombent toujours dans l’oreille d’un sourd car la jalousie vous fait irrémédiablement quitter la sphère du rationnel et de l’intelligible.

Le jaloux ou la jalouse se justifie toujours en disant que ses actes sont guidés par l’amour qu’il ou elle porte à son partenaire. Mais cette explication est totalement fallacieuse. La jalousie lorsqu’elle devient maladive est un sentiment égoïste et mesquin qui relève plus de l’amour-propre que de l’amour qu'on prétend porter à autrui, c’est un manque d’estime manifeste pour la personne qu’on aime.

Comme le disait si bien Shakespeare dans Othello, qui selon moi est le plus beau texte écrit en la matière, « la jalousie est un monstre engendré de lui-même, né de lui-même ». C’est un monstre qui se nourrit de nos frustrations, de notre amour-propre mal placé, de la mauvaise opinion qu’on a des autres et surtout de nous-mêmes.

3 commentaires:

MAD DJERBA a dit…

Esprits "propriétaires"...

Anonyme a dit…

Ben c'est à dire que nous on applique le "mieux vaut prévenir que guérir" Surtout que dans ce cas là, c'est pas vraiment guérissable .

Toutes des salopes que j'te dis ! hhhhhhhhhhhhhhahahahaha !

Ecrits-anonymes a dit…

@salaud
Toutes des salopes sauf votre mère et votre sœur je suppose.