mercredi 10 décembre 2008

Gardiens "auto-déclarés" de parkings

Dans son analyse des microstructures du pouvoir, Michel Foucault a déclaré que dans certaines circonstances même un concierge pouvait exercer un grand pouvoir sur nous. Pour paraphraser l’illustre philosophe, je dirai que dans les rues de Tunis ce sont surtout les gardiens de parking qui usent et abusent de leur pouvoir sur les pauvres conducteurs.

La psychose provoquée par la redoutable « Changuella », faucheuse de voitures populaires devant l’éternelle, a permis de booster de manière exponentielle les affaires des gardiens « auto-déclarés » de parkings.

Cette activité est généralement exercée par des énergumènes qui se distinguent par le port d’un badge métallique sur lequel est gravé leur patronyme en lettres d’or. Ce badge a pour fonction de susciter chez le conducteur lambda un vague sentiment de respectabilité administrative et de conférer ainsi à celui qui l’arbore une légitimité quasi divine.

En plus du badge, l’autre outil indispensable à l’exercice de ce noble métier c’est le gourdin magique utilisé par nos vaillants gardiens pour dompter les hordes sauvages de voitures populaires. Ainsi, tels des chefs d’orchestre germaniques ils dirigent à coups de gourdins et de « Ariel ; Ariel » le ballet incessant des Fiat Panda et autres Clio classique.

Ceci dit, je n’ai nullement la prétention de nier le droit de ces braves gens à gagner leur pain quotidien et à pouvoir ainsi subvenir aux besoins des leurs. Cependant, je dois avouer que certaines des pratiques qu’ils emploient non rien à envier à celles utilisaient par la Camorra napolitaine. Il est donc impératif de trouver une solution qui puisse à la fois préserver les intérêts des conducteurs aussi bien que ceux de ces nouveaux professionnels du gardiennage.

A ce titre, il ne serait pas vain de rappeler que la liberté des gardiens doit s'arrêter là où commence celle des conducteurs.

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